Tijs Van Impe et le cheminement unique qui a débouché sur les baskets personnalisées

« Un matin, je n’arrivais pas à lâcher la poignée de ma porte d’entrée », commence Tijs. « Sur le chemin du travail, j’ai eu une crise de panique, puis une autre. Après quelques années de travail dans un magasin d’électroménager local, j’ai commencé à ressentir un certain épuisement professionnel. Il n’était plus question de reprendre mon travail, surtout quand j’ai été licencié pour raisons médicales au bout de quelque temps. J’ai dû me réinventer et réinventer ma carrière. »

Tijs a toujours été créatif et a toujours manipulé pinceaux et couleurs avec brio. La pause qu’il a été contraint de prendre lui a donné l’occasion de continuer à développer ce talent, et de mettre sur pied une idée d’entreprise. Il est entré en contact avec le Starterslabo par l’intermédiaire du VDAB.

« Le Starterslabo m’a offert un accompagnement pour établir mon business plan, mon plan financier et mon plan marketing. De plus, les allocations de chômage qui allaient de pair avec le parcours allégeaient quelque peu le stress financier que je ressentais, en tant qu’entrepreneur débutant. Mon activité me rapportait déjà de l’argent simultanément. Certes, sans avoir activé moi-même un numéro d’entreprise ou un numéro de TVA : je facturais au nom du Starterslabo. J’ai reçu la majeure partie de mes revenus à la fin du parcours. »

Et Tijs s’est servi de ce montant pour donner le coup d’envoi de ses projets d’entreprise indépendamment du Starterslabo. Il a pu acheter toutes les fournitures nécessaires à un projet d’envergure de pas moins de 187 paires de baskets à personnaliser. ET il en a décoré son propre atelier.

« Le Starterslabo présente l’avantage que l’on est encadré et préparé à voler de ses propres ailes en tant qu’entrepreneur. Vous touchez un revenu stable, vous avez le temps de développer un réseau de prospects et de partenaires, vous avez l’occasion d’affiner vos compétences , vous ne devez pas encore payer de charges sociales... Cela procure une certaine tranquillité d’esprit. »

Tijs a connu des premières années d’entrepreneuriat difficiles parce qu’il se remettait encore de son burn-out, mais aussi parce que sa famille n’avait pas toujours une grande marge de manœuvre financière. Il fallait (et il faut toujours) chercher un équilibre sain entre sa vie de famille, sa santé mentale et sa passion pour Tazz Customs.

« J’ai travaillé très dur pendant les six premiers mois qui ont suivi le démarrage. Se rendre à des salons à l’étranger et en Belgique, terminer des projets le week-end, accepter toutes les demandes qui m’étaient confiées... J’étais tellement concentré sur la nécessité de gagner suffisamment d’argent pour ma famille que mon bien-être mental s’en est à nouveau ressenti. Heureusement, j’ai eu le déclic : ma famille avant tout. C’est pourquoi je travaille maintenant principalement de 9 à 17 heures pendant la semaine et nous avons prévu en concertation des moments dans le calendrier familial où je peux organiser des ateliers le wee-end. »

L’objectif n’est pas de gagner beaucoup d’argent. Faire ce qu’il aime, trouver du plaisir dans son travail, offrir une vie confortable à sa famille, voilà les priorités de Tijs. Et cela augmente sa résilience en tant qu’entrepreneur.

« J’ai également appris que je dois repenser l’équilibre de temps à autre. Quels sont les points noirs ? Quelle structure nous convient, à mon entreprise et à moi ? Comment puis-je continuer à me développer d’une manière qui me convienne ? Mais la croissance signifierait que je devrais engager du personnel, et je suis perfectionniste de nature et j’ai du mal à lâcher le contrôle créatif. Il y a donc un potentiel de croissance là aussi. »

Tijs a une vision très claire de ses projets d’avenir : « Je veux me détacher de l’image de quelqu’un qui peint sur des chaussures. J’ai encore bien d’autres cartes à jouer. Mes concepts créatifs ne se limitent pas à ce que vous voyez sur les baskets. Je réfléchis également avec les équipes de marketing des entreprises pour augmenter encore l’impact des chaussures. »

Selon lui, des baskets personnalisées pour les grandes et les petites entreprises recèlent encore un grand potentiel, et notamment à cause du succès des objetsuniques.

« Pendant les confinements, par exemple, j’ai participé à l’élaboration d’un concept fantastique pour un client. Chaque travailleur a reçu une invitation à une réception de Nouvel An en ligne. Et cette invitation comprenait quelques articles à porter pendant la réception, dont une paire de baskets personnalisées créées par mes soins. »

Outre les cadeaux du personnel et les cadeaux d’affaires, les baskets Tazz Customs constituent un moyen original d’accroître la visibilité d’une marque dans la rue, mais aussi en ligne.

« Certaines de mes créations sont devenues virales, en Belgique et à l’étranger. Cela a également généré beaucoup d’attention. Pensez aux chaussures ornées de blocs Lego, aux baskets Mc Donald’s et aux chaussures de VTT sur lesquelles de vrais pneus de vélo ont été incorporés. Je réalise aussi ces créations à grande échelle dans le cadre d’uniformes, pour attirer l’attention lors d’événements... Presque tout est possible. Depuis des dizaines d’années, les baskets sont également les chaussures de prédilection des jeunes. Des paires uniques, peintes à la main et assorties d’une belle histoire sont rapidement dans le viseur de ce groupe-cible. »

« Je donne des ateliers et des team buildings depuis quelques années maintenant, et j’y prends toujours autant de plaisir. La réaction des participants est formidable : ils manquent clairement d’assurance lorsqu’ils se saisissent du premier marqueur, mais finissent très fiers du résultat. Qu’ils aient 10 ans ou plus de 50 ans, et qu’ils soient en compagnie de leur famille ou de leurs amis, ou dans le cadre d’une activité entre collègues. »

Outre l’activité avec marqueurs pour débutants, Tijs enseigne aux amateurs plus avancés à utiliser pinceau et peinture. Très occasionnellement, il enseigne également les techniques d’airbrush aux customizers en devenir.

« Je veux continuer à dispenser ces ateliers. Ce sont des moments dynamiques de créativité dans mon atelier, et ils me donnent de l’élan pour poursuivre mes projets pour des clients. En fin de compte, tout commence par une chaussure, mais cela peut aussi devenir beaucoup plus. Je souhaite aussi exploiter bien plus toute cette histoire plus vaste de marketing en collaboration avec les clients. Je suis prêt pour la prochaine phase de croissance de Tazz Customs ! »