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Bart Pieters : l’entrepreneuriat en chiffres et en couleurs

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Le vétérinaire Bart Pieters a grandi au bord des méandres de l’Escaut, au cœur de Berlare, en Flandre orientale. Plongé dans l’activité animée de l’entreprise d’aliments pour bétail de ses parents, il a développé très jeune un amour profond pour les animaux et la technique. Alors qu’il rêvait initialement d’une carrière d’ingénieur civil, ses parents l’ont incité à opter pour la médecine vétérinaire.

Pour Bart, cela a marqué le début d’une vie riche en développement personnel, en connaissances des êtres humains et en passion pour les animaux. Découvrez l’histoire de la clinique vétérinaire De Witte Raaf en 5 leçons

 

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1re leçon : regardez les chiffres

« Un bon médecin est souvent mathématicien. » Le docteur Bart donne immédiatement le ton lors de notre conversation passionnante sur l’entrepreneuriat en tant que profession libérale.

« Je voulais en fait devenir ingénieur civil, mais mes parents m’ont dit que l’entreprise avait besoin d’un vétérinaire. Après brève réflexion, j’ai entamé mes études à la faculté de médecine vétérinaire de Gand et je me suis spécialisé dans les chevaux. »

Et pourtant, le Dr. Bart n’a pas travaillé longtemps dans l’entreprise de ses parents. En effet, il a finalement choisi de fonder sa propre clinique et la DAP Bart Pieters a vu le jour en 1994.

« J’ai également décidé de changer de spécialisation. Et voilà déjà une première leçon pour ceux qui envisagent de devenir vétérinaires indépendants : ne vous cantonnez pas à votre orientation diplômante. Vous pouvez vous ouvrir à toutes les directions à n’importe quel moment ! »

Après quelques années, il s’est concentré sur les petits animaux domestiques. Des problèmes de dos et une prédisposition (avec du recul) pour les petits animaux de compagnie et leurs maîtres ont entraîné une transition pratiquement naturelle. Il a également fait ses calculs : le rendement avec les petits animaux de compagnie est plus élevé qu’avec les chevaux.

« Une fois que j’ai pris la décision de m’engager dans cette voie, les choses ont évolué rapidement. Un nouveau collègue a rejoint le cabinet en 2014 et, en 2018, nous avons rebaptisé le cabinet DAP De Witte Raaf. Notre nouvelle clinique a été construite en 2022. Nous avons pu nous étendre car je connaissais bien mes chiffres et que je savais ce qu’il était possible de faire. Récemment, nous sommes devenus un centre vétérinaire : le DAC De Witte Raaf. »

D’après le Dr Bart, il faut également apprendre à avoir un esprit flexible. Ou, pour reprendre ses termes : « Il faut apprendre à identifier les opportunités sur le marché. Ce n’est pas parce que vous avez choisi une voie que vous devez poursuivre dans celle-ci. S’il existe un autre chemin qui vous mène plus facilement ou plus rapidement à votre objectif, empruntez-le. Ne continuez pas aveuglément les choix du passé ».

2e leçon : spécialistes plutôt que généralistes

« Se spécialiser est un choix judicieux. » Et c’est là qu’intervient la deuxième leçon importante que le Dr Bart Pieters souhaite transmettre aux débutants dans une profession libérale.

« Accumulez de l’expertise en tant que spécialiste. Veillez à ce que les gens sachent qu’ils peuvent s’adresser à vous pour vos domaines de compétence. Mettez-vous à leur place. Pour une opération, vous préférez consulter un chirurgien spécialisé et réputé plutôt qu’un inconnu. Cela vaut aussi en médecine vétérinaire. »

Il ne s’agit pas seulement de gagner la confiance des maîtres qui vous confient leurs animaux de compagnie bien-aimés. Il est également question de prodiguer ces soins de la meilleure façon possible.

« Je dis toujours que quand on entreprend quelque chose, il faut essayer de figurer parmi les meilleurs. » Cela s’applique en fait à toutes les professions. Pour les vétérinaires, il s’agit de choisir certaines espèces animales et/ou certaines spécialisations comme la dermatologie, la médecine interne ou la chirurgie. Concentrez-vous sur une niche, sur votre domaine de prédilection et soyez bon dans ce domaine. Les patients vous connaîtront comme le meilleur dans votre branche. »

3e leçon : AGIR

« La première étape est la plus difficile. C’est le cas lorsque vous débutez en tant qu’entrepreneur indépendant, et ça l’est toujours lorsque vous avez des années de métier. En effet, il faut d’abord que l’esprit suive et pouvoir l’adapter. En tant questarter, vous manquez souvent de travail au début mais, au bout de quelque temps, vous êtes vite débordé et submergé. Garder la tête froide et se concentrer sur la croissance n’a rien de simple. Mais croyez-moi : une fois que le mouvement est lancé, il est difficile de l’arrêter !

Le Dr Bart Pieters revient sur la période où son entreprise est passée d’entreprise unipersonnelle à société. Il a enchaîné les heures de travail et est même allé jusqu’à mettre en péril son bien-être mental afin de pouvoir engager un collaborateur à temps plein. Malheureusement, tout le monde n’est pas fait pour cela.

« J’ai dû travailler pratiquement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour que la clinique embauche un vétérinaire permanent. Cela ne m’a pas empêché de poursuivre mon ambition. J’ai commencé par engager une secrétaire à mi-temps. Un vétérinaire à mi-temps est ensuite venu s’ajouter. Chaque étape a été mûrementréfléchie, mais aussi difficile. Une fois le premier pas effectué, les suivants se sont déroulés un peu plus facilement. »

Ce mode de fonctionnement cache évidemment un côté perfectionniste. Mais agir, c’est aussi osercommettre deserreurs.

« Poursuivre ses ambitions demande beaucoup de courage. Non seulement parce que vous prenez des risques, mais aussi parce qu’il apparaît parfois que votre choix n’était pas le bon. Je l’ai vécu avec certaines collaborations, par exemple. Je n’avais pas d’affinités à long terme avec tout le monde. Avec le recul, je vois aussi les opportunités offertes par ces "mauvaises" décisions. Rétrospectivement, elles n’étaient donc pas si mauvaises que cela. Et c’est une de ces collaborations qui a amené la vétérinaire Jacqueline Van der Esch chez nous. »

Le Dr Jacqueline Van der Esch s’est avérée être la personne idéale. Dès 2014, la clinique s’est développée de plus en plus rapidement. Ainsi, le centre vétérinaire De Witte Raaf occupe actuellement 6 vétérinaires et 6 soigneurs diplômés.

 

4e leçon : une équipe haute en couleurs

Bart a rapidement compris qu’une équipe efficace est une équipe colorée. Il considère donc la composition de son équipe comme l’un des facteurs de réussite du DAC De Witte Raaf. « J’insiste pour que l’on prenne en compte la diversité des gens. J’entends par là que chacun a sa personnalité et ses talents, qui sont synonymes d’opportunités pour l’entreprise. »

Le Dr fait référence à la méthode Insights, qui présuppose que les types de comportement humain peuvent être divisés en 4 groupes : rouge, jaune, vert et bleu. Chaque personnalité est composée de ces 4 couleurs, mais la quantité d’une certaine couleur varie. Chaque personne possède donc un mélange de couleurs qui lui est propre.

« Pour simplifier très fortement, le rouge désigne les dirigeants, le bleu les enseignants, le vert les soignants et le jaune les vendeurs. Le DAC De Witte Raaf emploie principalement des personnalités à dominance verte. Je suis plutôt jaune, alors que mon associée Jacqueline est surtout bleu. L’équipe comprend également une personnalité plutôt rouge. Bref, nous disposons de toutes les couleurs. Pour moi, c’est une condition en vue du bon fonctionnement d’uneentreprise. »

5e leçon : trouvez une caisse de résonance

« Les entrepreneurs se comprennent. Je veux dire par là que les non-entrepreneurs envelopperont leurs craintes dans de bons conseils. Si votre conjoint(e) n’est pas entrepreneur(se), vous risquez de vous heurter à son incompréhension. "Quand tous ces efforts vont-ils enfin porter leurs fruits ?" Ce n’est pas parce que vous avez une vision qu’ils la comprendront immédiatement. Pour cela, vous avez besoin d’une caisse de résonance qui comprend toutes les facettes de l’entrepreneuriat. »

De qui s’agit-il pour lui ? Le Dr Bart nous parle de son associée Dr Jacqueline, de plusieurs collègues vétérinaires et d’un bureau consultatif néerlandais auquel il a fait appel.

« Si vous avez beaucoup d’idées, vous avez aussi besoin de la preuve que vos rêves peuvent devenir réalité. Il faut rencontrer des personnes qui sont au stade que vous souhaitez atteindre, leur poser des questions, récolter des informations auprès d’elles... Ces personnes sont déjà passées par là, elles vous comprendront et elles vous diront s’il y a des chances de réussite dans votre situation. Elles vous donnent la perspective nécessaire et vous rassurent un peu. Il s’agit d’un coup de pouce pour oser passer à la vitesse supérieure. »

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