Il n’y a pas de planète B. Heureusement, il y a Planet B.

Rêver et travailler à un monde meilleur

Le nom de Tibbe Verschaffel ne vous est peut-être pas familier, mais il y a de fortes chances que vous ayez déjà entendu parler de Wondr, Klaaar, The Ecobike ou Bambooze. Il s’agit respectivement de cosmétiques écologiques, de produits de lessive, de vélos en bambou et de pailles en bambou, le tout développé par Tibbe. Il n’aura pourtant que 29 ans cette année.

« Je suis un rêveur, je ne peux pas le nier. Mais je suis tout de même plus un homme d’action. Je suis convaincu que de petites actions peuvent avoir un effet très important. C’est aussi la raison pour laquelle je pense que la commercialisation de produits écologiques est une stratégie durable à long terme. On me pose souvent la question : “Comment une paille en bambou pourrait-elle sauver le monde ?” Mais ce n’est pas ça, le sujet. Ce n’est pas la paille en soi. Le vrai sujet, c’est notre comportement en tant que consommateurs. Nous prenons de plus en plus conscience du fait que notre comportement d’achat est un déclencheur de changement. »

Ces dernières années, Tibbe a constaté un changement positif, les consommateurs faisant leurs achats de manière beaucoup plus consciente. Ce n’est pas tellement le choix du produit qui importe, mais plutôt le désir de l’utiliser plus longtemps, de produire moins de déchets ou de soutenir un processus de production moins polluant.

« Ce sont ces petits choix qui viennent soutenir le changement. Par exemple, si les consommateurs n’acceptent plus que tout ce qu’ils achètent soit emballé dans du plastique, les grandes marques de ce monde devront s’adapter. Prendre une position de leader dans ce domaine n’est pas chose aisée pour une entreprise. C’est se battre jour et nuit pour un monde meilleur, le monde auquel je rêve. Mais c’est ma passion qui me guide. Eh oui, si je n’étais pas aussi passionné, je ne pourrais pas faire ce travail. »

Planet + People

Les différentes marques lancées par Tibbe ces dernières années sont regroupées au sein d’une entreprise appelée Planet B. Cette entreprise occupe aujourd’hui 19 personnes, qui œuvrent à une mission commune : bâtir une communauté qui favorise les changements nécessaires pour rendre notre planète plus saine.

« Je veux surtout mettre le secteur des biens de grande consommation au défi. Ce secteur est dominé par des entreprises gigantesques qui ne cherchent qu’à maximiser leurs profits. Un objectif qui n’est absolument pas durable. Avec Planet B, nous voulons montrer que notre monde et tous ses habitants sont au moins aussi importants que les bénéfices des entreprises. Et nous poussons cette idée assez loin. »

La durabilité est inextricablement liée à l’organisation. Du choix des partenaires à l’embauche et à la fidélisation des collaborateurs, en passant par les décisions relatives aux canaux de vente. Tibbe raconte ainsi qu’il a découvert après coup, lors d’une transaction récente, que les produits invendus finissaient à la poubelle.

« Les situations de ce type sont riches d’enseignements. Nous ne voulons pas que ce genre de situation se reproduise. Planet B et nos marques représentent tout le contraire : nous voulons en finir avec l’absurde culture du jetable. »

En termes de RH, Planet B se concentre également sur les collaborations durables. L’entreprise reçoit un grand nombre de candidatures (spontanées) et s’engage à faire preuve de respect dans l’application de sa procédure.

« Nous cherchons toujours à savoir quel travailleur nous conviendrait en fonction des connaissances et des compétences. Mais les normes et valeurs du candidat sont tout aussi importantes. Pour moi, le bien-être de l’équipe est une priorité. Je pense pouvoir affirmer que, de toutes les start-ups flamandes, nous sommes celle dont l’équipe est la plus soudée. Nous prenons le temps de nous occuper du bien-être de chacun et nous prenons soin les uns des autres. J’applique par exemple une politique de vacances illimitées et je ne demande jamais de certificat médical. Selon moi, les jours de congé sont des jours dont les collaborateurs ont besoin pour se ressourcer. Et cette idée n’est pas compatible avec des dispositions rigides en matière de congés. »

L’avenir de Planet B

Tibbe et son équipe ont déjà de nombreux projets pour l’avenir. Tout d’abord, ils souhaitent continuer à attirer l’attention des consommateurs sur des produits créatifs durables et facilesàutiliser.

« Prenons l’exemple de nos pailles en bambou. Au départ, pourquoi avons-nous commencé à utiliser des pailles en plastique ? Alors que des pailles poussent telles quelles dans la nature : les bambous ! Il y a aussi les feuilles de lessive Klaaar qui sont très faciles à utiliser. Il suffit d’ajouter une feuille de lessive dans la machine. Il n’y a rien à mesurer et aucun risque de renverser ! Cette lessive sent très bon et vos vêtements sortiront de la machine impeccables. Parallèlement, elle vous permet de réduire considérablement votre empreinte carbone. »

Tibbe choisit aussi délibérément des partenaires B2B. Cela lui permet d’être sélectif.

« Les produits cosmétiques de Wondr ne sont disponibles que dans les pharmacies, les magasins bio et les autres détaillants dont la mission correspond à la nôtre. Mais nous avons aussi des partenaires moins évidents, comme les entreprises de télécommunications. Elles choisissent Wondr pour tous leurs cadeaux d’affaires. Nous avons pour objectif d’explorer la piste des cadeaux d’affaires dans un avenir proche.      Nous souhaiterions même devenir le choix de prédilection pour tous types de      cadeaux. »

Pour Tibbe, les marques de Planet B deviendront omniprésentes ces prochaines années. En respectant toutefois la mission de l’entreprise.

« Pour nous, pas de grands panneaux d’affichage ni de stands d’exposition géants. Cela implique beaucoup trop de déchets. Nous nous concentrons plutôt sur l’expérience des consommateurs. Nous mettons en place un marketing provocant, tout en gardant un regard durable sur nos ressources. L’humain reste aussi bien au cœur de nos préoccupations. Gardez l’œil ouvert à l’occasion de la Journée du compliment, le 1^er mars. Nous allons mettre des gens à l’honneur pour les remercier de leur engagement individuel pour un monde meilleur. Les personnes qui véhiculent la mentalité “Be the change” (incarner le changement) méritent plus que jamais d’être reconnues. »