Floor Denil : des gribouillis ludiques à la boutique en ligne branchée

À l’instar de nombreux entrepreneurs aux débuts florissants, Floor n’aurait jamais imaginé que ses gribouillis l’amèneraient aussi loin. Cette histoire, nous la connaissons bien : celle d’une jeune fille qui se lance malgré elle dans la création d’une entreprise alors qu’elle n’avait ni l’intention ni l’ambition de devenir entrepreneuse. « Je me décris toujours comme une artiste aux multiples facettes : dessinatrice, musicienne, écrivaine, fautrice de troubles et adepte de la danse de la joie. » La créativité et la fibre artistique ont toujours fait partie d’elle et l’ont d’ailleurs poussée à étudier le chant jazz au conservatoire de Bruxelles. C’est à cette époque qu’elle s’essaie également au dessin. « J’ai vite remarqué que mes dessins avaient du succès lorsque mes amis et ma famille m’ont demandé s’ils ne pouvaient pas m’en acheter ou m’en commander. »

Devenir entrepreneuse n’était pas une priorité : « La création de mon entreprise n’a jamais été un objectif en soi, je voulais avant tout vendre mes produits. Et pour y parvenir, il fallait passer par la case entreprise. Tout a commencé petit et a grandi de manière progressive. Je n’ai donc jamais eu l’impression de devoir faire le grand saut. Un pas après l’autre, c’est ainsi que j’ai développé mon activité. Il est génial de pouvoir se lancer progressivement et commencer par une activité complémentaire, puis de passer en activité principale quand les choses fonctionnent bien, mais aussi faire de marche arrière pour pouvoir faire autre chose ou prendre une petite pause. »

Les starters sont nombreux à se demander quel est le bon moment pour se lancer. Selon Floor, il n’y a pas de bon moment. Il suffit d’y aller, mais il faut le faire avec un plan et non en fonçant tête baissée. « Il n’y a pas de moment idéal pour créer votre entreprise, il faut juste y aller et entraîner les gens avec vous. Si vous êtes trop perfectionniste, vous ne vous lancerez jamais. Évidemment, cela ne signifie pas qu’il faille se lancer à l’aveuglette sans plan en main. Il faut trouver le bon équilibre : certains auront par exemple besoin de se montrer plus tempérés, tandis que d’autres auront plutôt besoin d’un léger coup de fouet. »

Comme tout autre statut, le statut d’indépendant présente des avantages et des inconvénients, des aspects moins agréables ou des difficultés à surmonter. Certains verront par exemple les tâches administratives comme un point négatif, alors que pour Floor, c’est plutôt l’aspect social qui constitue un défi. « Être entrepreneur, c’est parfois se sentir seul. Je me retrouve généralement seule devant mon ordinateur ou ma planche à dessin, sans aucun collègue avec qui parler. Souvent, j’ai l’impression de devoir surcompenser en retrouvant des amis le soir, ce qui entraîne parfois de la fatigue et du stress. Un autre aspect que je trouve assez difficile est l’organisation du travail. Je suis encore en train de découvrir ce qui me convient le mieux. Qu’est-ce que je préfère : un 8-16 ou trois jours de travail intensif suivis d’un jour de repos ? Pour l’instant, je suis toujours à la recherche du bon équilibre. »

Les conseils d’un entrepreneur à un autre sont toujours très appréciés, car ils s’adressent aussi bien aux débutants qui peinent à faire démarrer leur activité qu’aux indépendants qui sont installés depuis un certain temps, mais qui se heurtent à certains obstacles. Quels conseils Floor aimerait-elle donner aux autres entrepreneurs ? « Ne cherchez pas la perfection, lancez-vous, car sinon vous ne le ferez jamais. Les étoiles ne seront jamais parfaitement alignées, donc inutile de vous bercer d’illusions. Parlez : parlez avec votre entourage, mais aussi avec d’autres entrepreneurs ou personnes créatives. L’expérience des autres peut s’avérer très inspirante. Ne vous préoccupez pas des questions administratives, elles se régleront facilement. Travaillez dur, réfléchissez au message que vous voulez transmettre et défendre, et foncez. Et si vous échouez, aucun souci, vous ferez autre chose et, dans dix ans, on se retrouvera dans un café et on parlera de l’époque où l’on avait une entreprise. »

« Ça, on verra bien. De temps en temps, je m’octroie une pause pour réfléchir. Est-ce que j’aime toujours ce que je fais ? Est-ce que je ne préférerais pas faire autre chose ? Il y a quelque temps, j’ai été invitée à l’événement d’Acerta consacré aux starters, afin d’y parler de mon expérience et d’inspirer les autres. Ce sont des choses qui, par exemple, me donnent beaucoup d’énergie et que j’adore faire. Aujourd’hui, j’aime toujours mon job, comme le fait de pouvoir partager ma passion à travers des livres ou de jolies cartes. Mon travail me permet également de poursuivre d’autres passions, telles que la réalisation de spots radiophoniques et de voix off. Tout est possible, et rien n’est obligatoire. »