L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée obtient un score de 7 sur 10
État des lieux un an après l’introduction du droit à la déconnexion
Bruxelles, le 1 avril 2024 – Il y a tout juste un an, le droit à la déconnexion après les heures de travail entrait en vigueur. Dans l’ensemble, les travailleurs se disent aujourd’hui satisfaits de leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et lui attribuent la note moyenne de 7,2 sur 10. C’est ce que révèle une enquête menée par l’expert en RH Acerta Consult. Différentes mesures ont été mises en place à cet effet, mais ce sont les horaires flottants qui ont rencontré le plus de succès : six travailleurs sur dix ont la liberté de prester leurs heures quand ils le souhaitent dans la journée, et ce, en fonction de leur situation privée. Près de 6 travailleurs sur 10 (58 %) peuvent également travailler depuis leur domicile et bénéficient de congés extralégaux. Près de la moitié des entreprises belges ont déjà établi une politique claire en matière de déconnexion. « Les entreprises développent manifestement leurs propres moyens de garantir le bien-être mental de leurs travailleurs. Il n’y a pas de solution unique qui fonctionne à la fois pour les petites PME et les grandes entreprises », selon Acerta Consult.
Le droit à la déconnexion, un an après
Dans le cadre du deal pour l’emploi, le gouvernement fédéral a décidé de prévoir un droit à la déconnexion pour permettre aux travailleurs de ne pas être joignables par mail ou par téléphone en dehors des heures de travail et, ainsi, de se déconnecter complètement du travail. Un an après l’entrée en vigueur de cette loi, de nombreuses entreprises ont déjà mis en place ce droit à la déconnexion. En effet, près de la moitié des entreprises belges (48 %) ont déjà établi une politique claire en matière de déconnexion sur leur lieu de travail. Par ailleurs, toutes les entreprises ne sont pas tenues de disposer d’un cadre d’accords : les petites PME (qui comptent moins de 20 travailleurs) ne sont pas concernées par cette obligation. De nombreuses entreprises doivent toutefois encore établir des accords en matière de déconnexion pour leurs télétravailleurs : 45 % des entreprises admettent qu’elles devraient faire et qu’elles feront encore plus d’efforts pour que le télétravail fasse l’objet d’accords clairs.
L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée obtient la généreuse note de 7 sur 10
Avec l’introduction du droit à la déconnexion, la plupart des travailleurs considèrent actuellement que leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée est bon. La note moyenne est d’environ 7,2 sur 10, selon l’enquête menée par Acerta Consult. Dans les (plus) petites entreprises, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée obtient même un score légèrement supérieur à la moyenne : les entreprises qui comptent entre cinq et neuf travailleurs donnent une note moyenne de 7,6 sur 10. Quant aux travailleurs âgés d’au moins 55 ans, ils se montrent eux aussi légèrement plus positifs que leurs collègues plus jeunes, puisqu’ils attribuent la note de 7,5 sur 10 à leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Illustration 1 : Appréciation de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée – par les employeurs– enquête 2024 Acerta Consult/Indiville
Illustration 2 : Appréciation de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée –par les travailleurs (en dessous) – enquête 2024 Acerta Consult/Indiville
Laura Couchard, experte juridique chez Acerta Consult et professeure de droit du travail à la KU Leuven, explique : « Notre enquête révèle que la plupart des travailleurs se disent satisfaits de leur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le télétravail aura certainement contribué à atteindre cet équilibre solide. Le travail hybride, qui combine travail au bureau et travail à domicile, était déjà appliqué avant la crise du coronavirus, même si cette forme de travail restait l’exception plutôt que la règle. Au cours des quatre années qui se sont écoulées depuis le premier confinement dû au coronavirus, nous avons également été confrontés aux difficultés spécifiques à ce système. En supprimant la barrière physique entre le travail et la maison, les travailleurs risquent en effet de ne plus savoir clairement où se situent les limites entre les deux et comment les respecter. C’est ainsi qu’est né le “droit à la déconnexion”, qui exige la conclusion d’accords clairs sur l’accessibilité en dehors des heures de travail. »
Pas de solution unique
Les employeurs prennent donc déjà plusieurs mesures concrètes pour assurer un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée à leurs collaborateurs. Ce sont les horaires flottants qui s’avèrent les plus populaires : six entreprises sur dix les ont déjà instaurés. Le télétravail (58 %) arrive en deuxième position dans la liste des initiatives les plus fréquentes. Plus de la moitié des entreprises offrent également des jours de congé extralégaux pour garantir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. 35 % des travailleurs déclarent bénéficier d’une formule de travail adaptée à leur situation (familiale) spécifique.
Illustration 3 : Mesures visant à promouvoir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée – enquête réalisée auprès des travailleurs en 2024 par Acerta Consult/Indiville
Laura Couchard conclut : « Les meilleures mesures à prendre pour assurer un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée à vos travailleurs sont fondées sur la flexibilité, qu’il s’agisse des horaires de travail, du lieu ou des congés. Il ne s’agit pas tant de donner plus, mais de laisser le choix aux travailleurs d’opter pour la solution qui leur correspond le mieux. En vous éloignant des solutions uniques, vous découvrirez un monde de possibilités. Mettre en place une forme de travail qui convient à la fois à l’employeur et au travailleur permet d’ailleurs d’installer une collaboration durable. »
À propos de l’étude
Les données sont issues de l’enquête miroir annuelle qu’Acerta Consult fait réaliser par le bureau d’enquête Indiville auprès d’un échantillon représentatif composé de plus de 500 employeurs et de 2700 travailleurs. Les données des entreprises ont été pondérées pour être représentatives de la Belgique quant au nombre de travailleurs dans les entreprises actives d’au moins 5 travailleurs. Les données des travailleurs ont également été pondérées afin d’être représentatives de la Belgique en termes de statut, d’âge, de sexe, de langue et de secteur. Les questionnaires ont été remplis entre le 17 et le 31 janvier 2024 par les employeurs et entre le 16 janvier et le 1er février 2024 par les travailleurs. Cette approche permet d’offrir une perspective historique du point de vue des employeurs et des travailleurs.
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