Afflux latéral plus important et plus d’hommes dans le secteur des soins
Le secteur des soins traverse une période difficile. D’une part, le vieillissement de la population fait augmenter la demande de profils de soignants et, d’autre part, les postes vacants sont difficilement pourvus. Il y a de l’espoir : une analyse d’Acerta auprès de 800 établissements de soins montre que l’afflux latéral est de plus en plus important et que de plus en plus d’hommes choisissent cette voie professionnelle.
Le secteur des soins sur un marché de l’emploi en pénurie
Comme la population vieillit, nous vivons plus longtemps, ce qui fait augmenter les besoins de soins complexes. Parallèlement, le secteur est confronté à des pénuries de personnel et à des absences. Le secteur des soins a désespérément besoin de nouveaux travailleurs, mais le nombre de postes à pourvoir augmente.
Il est donc impératif de disposer de plus de personnel de santé qualifié. Attirer ce que l’on appelle « l’afflux latéral » représente un grand potentiel. Il s’agit de personnes issues d’autres secteurs qui suivent une formation axée sur les soins et le bien-être pour ensuite travailler dans un établissement de soins ou suivre la formation lorsqu’elles rejoignent un employeur du secteur des soins.
L’afflux latéral fait augmenter l’âge moyen des nouveaux entrants du secteur
Les efforts déployés pour augmenter l’afflux latéral commencent à porter leurs fruits. L’âge moyen des nouveaux collaborateurs dans le secteur des soins est passé de 37 ans à 39,5 ans ces cinq dernières années. Dans les tranches d’âge 36-45 ans et 46-55 ans, le nombre de nouveaux venus a augmenté d’un peu plus de 8 % l’année dernière. Chez les 56-65 ans, il a même bondi de 55,8 %, bien que les chiffres absolus soient bien inférieurs.
Le coronavirus a poussé davantage de personnes à réfléchir à leur avenir et à leur carrière. Mais cette évolution positive est également due aux efforts déployés par les pouvoirs publics, qui ont créé des incitants financiers supplémentaires, tels que des rémunérations plus attrayantes et des mesures rendant l’accès au secteur moins difficile.
Moins de jeunes diplômés
L’augmentation de l’âge moyen du personnel entrant s’explique également par l’allongement de la durée de formation du personnel infirmier. Les jeunes diplômés entrent donc automatiquement plus tard sur le marché du travail. Cette situation est également renforcée par le fait que davantage d’étudiants mettent plus longtemps à terminer leur trajet de formation.
On observe donc une baisse tant chez les jeunes de 25 ans (-16,9 %) que chez les 26-35 ans (-5,9 %). Les 26-35 ans représentent toujours le groupe le plus important avec 33 % du nombre total de nouveaux travailleurs du secteur, suivis des 36-45 ans (23,3 %) et des moins de 25 ans (19,4 %).
Nous nous attendons à l’arrivée d’un plus grand nombre de jeunes diplômés dans les soins de santé dans les années à venir. En effet, les chiffres indiquent que les inscriptions aux formations en soins de santé sont en hausse.
Plus d’hommes dans le secteur des soins
Les soins infirmiers figurent en tête des métiers en pénurie selon le VDAB. Comme ce secteur est en grande majorité féminin, une solution s’impose d’ores et déjà : susciter l’intérêt des hommes pour une carrière dans les soins de santé. Ils sont encore sous-représentés dans le secteur.
Heureusement, de plus en plus d’hommes se dirigent vers ces professions. Fin 2022, 16,5 % des nouveaux entrants du secteur étaient des hommes, une augmentation de 8,16 % par rapport à 2021. La proportion d’hommes a ainsi atteint son plus haut niveau depuis cinq ans.
Rendre le secteur encore plus attractif
De longues heures de travail, un travail très physique et des salaires relativement bas… l’image du secteur des soins reste une préoccupation majeure. Les jeunes ne considèrent pas d’emblée les établissements de soins comme les employeurs les plus attrayants. Cette perception est également répandue parmi les collaborateurs d’autres secteurs.
Malgré les investissements et les efforts réalisés, les salaires et les conditions de travail dans le secteur de la santé doivent encore s’améliorer pour pouvoir concurrencer d’autres secteurs. Les établissements de soins reconnus par les pouvoirs publics sont particulièrement désavantagés sur le plan de la rémunération. Ils sont toutefois fortement subventionnés et réglementés. Pourtant, même avec des ressources limitées, des moyens existent pour rendre le secteur plus attractif. Vous pouvez favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée en permettant aux collaborateurs de travailler dans la région ou en leur offrant la possibilité d’établir eux-mêmes leurs horaires. Une politique de ressources humaines qui applique le modèle ABC peut également rendre le secteur encore plus attrayant.
Appliquer le modèle ABC au secteur des soins
Bien entendu, la rémunération n’est pas la seule réponse à la pénurie de personnel dans le secteur. La pénurie et la demande croissante de soins plus complexes signifient également que la pression sur le personnel augmente. Par conséquent, il est tout aussi important d’investir dans une plus grande flexibilité, dans la formation, dans le développement des talents, dans un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, etc.
L’approche ABC (Autonomie, Engagement et Compétence) a prouvé à maintes reprises son efficacité dans d’autres secteurs, alors pourquoi ne pas étendre ce modèle aux soins de santé ? Les employeurs qui osent voir au-delà des aspects financiers et pratiques peuvent motiver encore plus de personnes à choisir une profession du secteur de la santé.
Une politique RH motivante grâce au plan ABC
Qu’il s’agisse de la rémunération, du contenu du travail ou de la mobilité, si vous répondez aux besoins fondamentaux des personnes, vous pouvez trouver et retenir les collaborateurs dans votre organisation. Les experts d’Acerta vous aideront à mettre ces principes en pratique.
Écrit par
Conseillère juridique chez Acerta