Trois Belges sur quatre souhaitent épargner leurs congés pour plus tard
L’épargne-carrière peut être une solution pour les heures supplémentaires accumulées dans le secteur des soins
Bruxelles, le 11 janvier 2021 – 73 % des travailleurs belges souhaitent économiser leurs jours de vacances ou heures supplémentaires prestées pour plus tard dans leur carrière. L’épargne-carrière peut être envisagée pour les travailleurs qui ont presté de nombreuses heures supplémentaires en raison de la crise du coronavirus, et/ou pour ceux qui ne parviennent pas à prendre tous leurs jours de vacances supplémentaires avant la fin de l’année. Près de six travailleurs sur dix souhaitent prendre leur pension plus rapidement grâce à l’épargne-carrière. C’est ce qu’il ressort d’une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta auprès de 2000 Belges actifs. Dans le secteur des soins, qui a été le plus rudement mis à l’épreuve pendant cette crise du corona, l’épargne-carrière n’est pas encore possible. Selon Acerta, en 2021, il faut examiner si elle ne peut pas être mise en œuvre dans ce secteur également. Dans l’accord de gouvernement, le gouvernement a déjà lancé un appel aux partenaires sociaux afin de rendre l’épargne-carrière accessible à chaque travailleur.
73 % des personnes interrogées souhaitent économiser leurs jours de vacances ou de récupération pour les utiliser (beaucoup) plus tard
Fin 2020, de nombreux travailleurs belges disposaient encore d’un surplus de jours de congés. Nombreux ont été ceux qui les ont pris rapidement avant la fin de l’année, ce qui a provoqué des problèmes opérationnels au sein des entreprises.
Il existe cependant une possibilité d’économiser ces jours de congé à long terme : l’épargne-carrière. Il s’agit bien uniquement des jours de congé conventionnels : des jours supplémentaires en plus de ceux prévus légalement. Une grande partie des travailleurs belges y sont favorables, selon l’enquête d’Acerta. 73 % d’entre eux souhaiteraient reporter des heures ou des jours de congé à un moment ultérieur dans leur carrière, si leur employeur le leur permettait. En outre, plus de la moitié (56 %) des personnes intéressées par l’épargne-carrière envisagent même le très long terme et souhaitent utiliser le temps économisé pour avancer leur départ à la pension.
Illustration 1 : Avis sur l’épargne-carrière
L’épargne-carrière : une solution pour l’année 2021
Dans le secteur des soins de santé, surchargé pendant la crise du coronavirus, l’épargne-carrière n’est pas encore possible. Pourtant, cela peut être une solution majeure pour les nombreuses heures supplémentaires accumulées par le personnel soignant. Et l’épargne-carrière peut également être une solution pour les jours de vacances accumulés.
Amandine Boseret, conseillère juridique chez Acerta : « Les entreprises ont rencontré des difficultés fin 2020 parce qu’il restait de nombreux jours de congé à prendre au cours des derniers mois et semaines. D’autant plus que bon nombre de travailleurs ont été mis au chômage temporaire pendant la crise du coronavirus et surtout durant les mois de confinement strict. Et personne ne prend congé en période de chômage temporaire. Pour ceux qui ont pu continuer à travailler, la période de confinement n’était pas idéale pour prendre des vacances : les voyages et les excursions n’étaient pas autorisés et les travailleurs restés au travail ont souvent dû reprendre les tâches de leurs collègues. Sans parler du secteur des soins : le personnel soignant a travaillé dans des conditions très difficiles, et a à peine eu le temps de se reposer et de prendre des vacances. Cela vaut pour tous les secteurs : l’épargne-carrière est une piste intéressante en vue de parvenir à un meilleur équilibre entre temps de travail et temps libre. Pour les employeurs, cette piste est intéressante, car elle permet d’éviter une concentration des absences et/ou le coût supplémentaire du paiement des heures supplémentaires en temps de crise. L’épargne-carrière devrait déjà être introduite dans le secteurs des soins en 2021. »
L’épargne-carrière depuis 2017
La loi du 5 mars 2017 concernant le travail faisable et maniable a posé un cadre légal autour de l’épargne-carrière. Ce système permet aux travailleurs d’économiser des jours de congé extra-légaux – et non des jours de congé légaux – ainsi que des heures supplémentaires et des heures mobiles gratuites pour les récupérer plus tard dans leur carrière. Cela donne aux travailleurs la possibilité, par exemple, de rallonger leurs moments de répit ou d’avancer légèrement leur départ à la pension. Les secteurs ou les entreprises peuvent ouvrir des épargnes-carrières pour leurs collaborateurs, mais le choix appartient à ces derniers. Les secteurs dans lesquels l’épargne-carrière a déjà été activée et les secteurs dans lesquels les entreprises peuvent conclure une CCT d’entreprise sont entre autres : la CP 200 (auxiliaire pour employés), la CP 116 (ouvriers de l’industrie chimique), la CP 117 (ouvriers de l’industrie et du commerce du pétrole), la CP 207 (employés de l’industrie chimique), la CP 211 (employés de l’industrie et du commerce du pétrole) et la CP 308.02.
À propos des chiffres
Les données sont issues de l’enquête biennale à grande échelle qu’ACERTA fait réaliser par le bureau d’enquête Indiville auprès de 2072 travailleurs. Cela constitue un échantillon représentatif du marché du travail sur la base des chiffres les plus récents de Statbel. Cette enquête est le pendant de l’enquête biennale d’Acerta auprès des employeurs et s’est déroulée fin 2020.
Les heures supplémentaires concernent (1) les heures supplémentaires effectuées en raison d'une nécessité imprévue ou d'un surcroît extraordinaire de travail et (2) les heures supplémentaires volontaires. Le crédit d’heures supplémentaires additionnelles volontaires dans les secteurs critiques suite à la pandémie de corona serait également pris en compte.
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Veuillez contacter Acerta – Sylva De Craecker