Effet du coronavirus sur l’emploi dans l’horeca dans la Région de Bruxelles-Capitale
Sept collaborateurs permanents de l’horeca sur dix encore au chômage temporaire en juin
Il ne reste plus qu’un job étudiant sur trois
Bruxelles, le 29 juillet 2020 – En juin, dans la Région de Bruxelles-Capitale, 69,5 % des travailleurs permanents de l’horeca étaient confrontés au chômage temporaire. Il s’agit encore d’un grand groupe, mais pour la première fois depuis des mois, le nombre de chômeurs temporaires dans le secteur a bel et bien baissé. Si le nombre d’emplois dans l’horeca dans la Région de Bruxelles-Capitale reste supérieur à celui du mois de référence de janvier 2019, la croissance a bel et bien été interrompue à cause du coronavirus : durant le mois de pointe de janvier 2020, l’emploi était encore de 143,3% par rapport au mois de référence de janvier 2019 ; mais en juin, il a chuté pour atteindre 106,5 %. Les cafés et restaurants ont été nettement plus touchés que les hôtels et autres structures d’hébergement, les bars ayant même vu leur croissance totalement annulée. Les étudiants jobistes sont la plus grande victime de la crise du coronavirus. C’est ce qu’il ressort d'une analyse sectorielle menée par le prestataire de services RH Acerta, reposant sur les données effectives d’un échantillon représentatif de 615 travailleurs actifs dans l’horeca dans la Région de Bruxelles-Capitale.
Le coronavirus interrompt la croissance des emplois dans l’horeca : de +43,3 % à seulement +6,5 %
L’horeca était un secteur en croissance, jusqu’à l’apparition du coronavirus. Si nous prenons janvier 2019 comme référence, l’emploi dans l’horeca dans la Région de Bruxelles-Capitale en février 2020 – dernier mois avant le coronavirus – a augmenté de 42,1 % par rapport au mois de référence de janvier 2019, et même de 43,3 % en janvier 2020. Cette croissance ne se manifestait pas sous la forme d’emplois flexibles, comme les jobs étudiants, dont la part est restée pratiquement identique : il s’agissait bel et bien de plus d’emplois fixes.
Figure 1 : emploi dans l’horeca dans la Région de Bruxelles-Capitale, avec janvier 2019 comme mois de référence ; part de flexi-jobs, d’étudiants et de chômage temporaire
Mais en mars 2020, le coronavirus est apparu et l’horeca a dû fermer ses portes. L’emploi a baissé. En mai 2020, dans les cafés et restaurants, la croissance d’une année entière a été annulée. En juin 2020, la croissance de l’emploi du mois de pointe de janvier 2020 a chuté pour atteindre son plus bas : elle est passée de 143,3 % à 106,5 % (par rapport au mois de référence de janvier 2019), soit -25 %. Les hôtels et autres structures d’hébergement dans la Région de Bruxelles-Capitale ont obtenu la meilleure position : l’emploi est resté de 144,3 %, certes en venant d’un pic de 172,5 %.
Avril : les jobs étudiants réduits de moitié ; huit collaborateurs permanents de l’horeca sur dix au chômage temporaire
La « couche flexible » du secteur de l’horeca a été directement touchée par le confinement, en particulier les jobs étudiants en l’occurrence. Comparativement au mois de référence de janvier 2019, en avril 2020, les jobs étudiants sont passés directement d’une part de 15,3 % à 7,6 %, soit une baisse de moitié. En avril, pas moins de 80,8 % des collaborateurs permanents ont été confrontés au chômage temporaire d’un jour ou plus.
La résilience du secteur de l’horeca sauve des emplois
Niko Smeets, Sales Director Acerta Bruxelles : « Ce n’est pas correct de mettre du personnel permanent au chômage temporaire et de garder entre-temps en service des travailleurs flexi-jobs ou des étudiants. Si un collaborateur permanent peut reprendre des tâches d’un contrat temporaire, c’est ce qui se passe en premier lieu – d’où l’impact immédiat sur la couche flexible. Mais le fait que nous ne sommes pas passés à zéro pour cent d’emplois flexibles, voire à 100 % de chômage temporaire a surtout trait à la résilience du secteur, avec des activités de l’horeca qui se sont poursuivies malgré la pandémie ou auxquelles des entreprises sont passées (pensez aux restaurants qui proposaient des menus à emporter). Le personnel de cuisine a donc bel et bien continué à travailler, de même que les coursiers. Il n’est pas rare que ces derniers soient des étudiants. »
Juin 2020 : le niveau d’emploi le plus bas, mais aussi un tournant pour le chômage temporaire
Le signal du mois de juin 2020 écoulé est encore double : d’une part, la croissance des emplois par rapport à janvier 2019 reste de seulement 6,5 % ; d’autre part, en juin, il y a eu dans la Région de Bruxelles-Capitale moins de travailleurs de l’horeca au chômage temporaire qu’aux mois d’avril et de mai.
Niko Smeets : « Si nous pouvons nous attendre à une reprise, nous devons d’abord le voir dans les chiffres du chômage temporaire. Ce n’est que lorsque ceux-ci auront baissé que nous verrons revenir dans l’horeca des travailleurs flexibles, tels que des étudiants. Le taux de chômage temporaire de juin est déjà plus bas, mais 69,5 % des collaborateurs permanents de l’horeca y étaient encore confrontés. Le vent semble bel et bien tourner petit à petit. »
Retour des étudiants jobistes attendu, pas celui des travailleurs flexi-jobs
Niko Smeets : « On s’attend pour les mois à venir à une poursuite de la baisse du chômage temporaire dans l’horeca. Les mois d’été sont effectivement les mois traditionnellement les plus prisés pour le tourisme et pour l’horeca, et cet effet continuera à jouer même en temps de coronavirus. Peut-être verrons-nous dès lors un peu plus d’étudiants revenir en renfort. En attendant, ces collaborateurs flexibles ne voient pas compensée la perte de leurs revenus complémentaires. » Contrairement à la situation en Flandre, dans la Région de Bruxelles-Capitale, nous voyons très peu de travailleurs flexi-jobs actifs dans l’horeca et actuellement, en ces temps de coronavirus, nous n’en voyons pas du tout. »
Pour rappel : dispense ONSS illimitée pour un 1er travailleur encore jusque fin 2020
Niko Smeets : « Un autre élément frappant dans nos chiffres est le pic d’emploi en janvier. Ce phénomène pourrait en partie s’expliquer par la prise de conscience que 2020 est la dernière année de la dispense ONSS illimitée pour un premier travailleur. Nous aimerions profiter de l’occasion pour le rappeler à l’horeca, pour qui elle pourrait être pertinente. L’avantage ONSS illimité expire en 2021 ; il reste six mois pour éventuellement encore en profiter. »
À propos des chiffres
Les données recueillies reposent sur un échantillon représentatif de 615 travailleurs occupés auprès d’employeurs de l’horeca de la Région de Bruxelles-Capitale et a été réalisée le 6 juillet 2020.
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Veuillez contacter Acerta – Sylva De Craecker