L'été 2024 sera marqué par des événements sportifs majeurs, après le championnat d'Europe de football, les Jeux olympiques débuteront le 26 juillet prochain. Comment les employeurs et leurs travailleurs peuvent-ils trouver un équilibre pour combiner ces événements sportifs et le travail à effectuer ? Voici quelques conseils pratiques pour gérer cette période particulière.
Adapter les horaires de travail pour voir les JO ?
Un travailleur pourrait être incité à modifier son horaire afin de pouvoir admirer les prouesses de son athlète préféré. Cependant, ce changement d’horaire ne peut se faire dans n’importe quelles conditions. Tout dépendra des régimes mis en place dans l’entreprise :
- Horaires flottants : Si des horaires flottants ont été mis en place, le travailleur peut commencer et/ou terminer plus tard ou plus tôt s’il le souhaite. Selon ce système, un « bloc » d’heures fixes est prévu pendant lequel le travailleur doit être présent, et des heures « flottantes » qu'il peut placer comme il le souhaite (par exemple, commencer entre 8h et 10h et terminer entre 16h et 18h).
Attention, il est obligatoire de prévoir un système d'enregistrement du temps de travail pour pouvoir bénéficier des horaires flottants. À défaut, l’employeur s’expose à des sanctions pénales et administratives. - Télétravail : Pour un télétravailleur, si aucun temps de disponibilité n’a explicitement été prévu, les horaires flottants ont moins de sens car ce travailleur peut travailler quand il le souhaite dans la journée.
Par contre, si l'employeur souhaite que le travailleur soit disponible à certaines heures fixes, cela doit être prévu dans une politique de télétravail interne. Dans ce cas, le travailleur ne pourra moduler son temps de travail qu’avec l’accord de l’employeur.
Si aucune de ces situations ne s’applique, le travailleur ne peut modifier son horaire de travail que moyennant l’accord de l’employeur. En outre, l’employeur doit veiller à ce que ce nouvel horaire soit bien prévu dans le règlement de travail.
Que faire si le travailleur regarde des matchs pendant les heures de travail ?
En principe, pendant ses heures de travail, le travailleur doit exécuter son travail avec soin, probité et conscience, au temps, au lieu et dans les conditions convenues. S’il regarde les JO plutôt que d’effectuer son travail, des pénalités peuvent éventuellement être appliquées par l'employeur, telles qu’une amende ou une mise à pied. Cependant, une telle sanction n’est possible que si elle est prévue dans le règlement de travail.
En tout état de cause, il est conseillé d’envoyer un avertissement au travailleur. Si ces comportements persistent malgré les avertissements, ils serviront de preuve du comportement inapproprié du travailleur lorsqu'il sera envisagé de mettre fin à son contrat.
L’employeur peut-il disposer un grand écran sur le lieu de travail ?
Il n'y a pas d'interdiction légale de diffuser des images sportives sur grand écran pendant les heures de travail. Si cela fait partie d'une activité de renforcement d'équipe ou d'une fête du personnel, cela peut être encouragé.
Cependant, il faudra être attentif aux circonstances entourant cette activité. Si elle a lieu en dehors des heures de travail, elle ne peut pas être considérée comme obligatoire.
En outre, la consommation d’alcool est parfois proposée lors de tels événements. Celle-ci n’est pas interdite en soi, mais il faudra veiller à ce que l’employeur :
- Dispose d’une politique préventive en matière d'alcool et de drogues dans l'entreprise, prévue dans son règlement de travail.
- Que cette politique de prévention soit respectée, même lors de tels événements.
En suivant ces conseils, les entreprises peuvent créer un environnement de travail harmonieux et productif tout en permettant à leurs travailleurs de profiter des moments forts des Jeux olympiques.