Quatre PME sur dix veulent que l’ensemble de leurs voitures de société soient électriques d’ici 2026
1 sur 4 se lancera déjà dans l’installation de bornes de recharge sur le lieu de travail l’année prochaine
Bruxelles, le 20 décembre 2021 – La réforme fiscale des voitures de société a également réveillé les PME de notre pays. Quatre PME possédant des voitures de société sur dix souhaitent rendre leur flotte entièrement électrique avant 2026. 25 % d’entre elles procèderont déjà à l’installation de bornes de recharge sur le lieu de travail l’an prochain. Cependant, il reste un obstacle majeur pour de nombreuses petites et moyennes entreprises : le coût du passage à une mobilité verte. C’est ce qui ressort d’une étude menée auprès de 560 PME par l’entreprise de services RH Acerta et les organisations patronales ETION et VKW Limburg.
Ces entreprises en sont encore à la phase de préparation de l’électrification de leur parc automobile
À partir de 2026, les entreprises ne pourront plus déduire que les voitures de société électriques de leurs impôts. La réforme introduite par le gouvernement fédéral plus tôt cette année a pour but de rendre le parc automobile belge plus écologique. Cela semble plus réalisable pour les grandes entreprises que pour les petites, mais même les PME ne tardent pas à électrifier leur flotte de voitures de société. Quatre petites et moyennes entreprises sur dix (39 %) disposant d’un parc automobile prévoient que l’ensemble de leurs voitures de société seront zéro émission d’ici 2026. Elles fourniront les plus gros efforts en 2025 (9 %) et 2026 (22 %).
57 % des PME estiment qu’elles ne seront pas en mesure de posséder une flotte entièrement électrique d’ici 2026. Les 4 % restants projettent de ne plus avoir de voitures de société d’ici 2026.
Illustration 1 : prévision de l’électrification du parc automobile - Baromètre de l’emploi des PME novembre 2021
Michaël Zahlen, expert en mobilité d’Acerta Consult, déclare : « Nous remarquons que les entreprises ressentent l’urgence de rendre leur parc automobile plus écologique en raison de la réforme de la fiscalité des voitures de société. Même si nous savons que les voitures de société à carburant fossile n’auront pas disparu après 2026, car les contrats de leasing conclus avant cette date se poursuivront. Selon nous, plus l’année 2026 se rapprochera et plus le temps pressera. Toutefois, quelque chose nous frappe : de nombreuses PME expriment déjà leur espoir de ne proposer que des voitures de société électriques dans un peu plus de quatre ans. Cela est certainement dû à l’incertitude relative à l’évolution de la fiscalité, notamment concernant les voitures hybrides. Rien de surprenant à ce que les autres PME adoptent une position attentiste. Il y a toujours un groupe d’entreprises qui prend l’initiative, après quoi les autres suivent le mouvement. »
Les bornes de recharge, première pièce du puzzle de l’électrification
L’installation de bornes de recharge constitue la première étape pour l’électrification de la flotte des PME. Un quart des PME (26 %) se lanceront déjà dans l’installation de bornes de recharge sur le lieu de travail dans le courant de l’année 2022. Cinq autres pour cent s’y mettront l’année suivante. En revanche, quatre personnes sur dix déclarent ne pas encore avoir l’intention d’installer des bornes de recharge dans les locaux de l’entreprise.
Illustration 2 : Installation de bornes de recharge – Baromètre de l’emploi des PME novembre 2021
Michaël Zahlen explique : « Il est positif que de nombreuses entreprises – y compris les petites – pensent aux bornes de recharge sur le lieu de travail. Même les entreprises qui n’ont pas de voiture de société y réfléchiront tôt ou tard, ne serait-ce que pour les clients ou les travailleurs qui se rendent dans leurs installations avec leur propre voiture électrique. En outre, une politique de mobilité durable est positive pour l’image de l’entreprise, ce qui est bénéfique pour le recrutement et la fidélisation des collaborateurs en ces temps de pénurie sur le marché de l’emploi. Cependant, de nombreuses entreprises continuent à se poser des questions sur l’électrification de leur parc automobile. Devons-nous également installer des dispositifs de recharge au domicile des travailleurs, y aura-t-il également des bornes de recharge dans les rues, dans quelle mesure le système de bornes de recharge est-il uniformisé, etc. Il n’existe pas de solutions prêtes à l’emploi pour les entreprises. Nous constatons que les sociétés de leasing proposent déjà des contrats incluant le coût d’installation d’une borne de recharge. Néanmoins, en tant qu’employeur, êtes-vous lié à cette société de leasing ? Et que se passe-t-il si un travailleur bénéficiant d’un tel contrat de leasing quitte l’entreprise ? Un plan par étapes constituera certainement une aide précieuse pour les entreprises. »
Le budget mobilité reste également méconnu et impopulaire
Autre levier de la mobilité durable, le budget mobilité sera élargi à compter du 1er janvier 2022. Reste cependant à voir si cela donnera un coup de pouce aux PME. 53 % des petites et moyennes entreprises interrogées ne connaissent pas les conditions d’application.
Le vélo, au contraire, semble bien implanté, avec ou sans budget mobilité. Un tiers (33 %) des PME le proposent déjà et 17 % ont l’intention de le faire prochainement.
Le coût des mesures de mobilité correspond à un angle mort
Enfin, un autre obstacle empêche les PME d’encourager résolument la mobilité verte : le coût de toutes les mesures de mobilité reste un angle mort. 83 % des PME n’ont aujourd’hui pas la moindre idée de ce que leur coûteront les nouvelles mesures sur les voitures de société et le budget mobilité.
Illustration 3 : Connaissances relatives au coût des nouvelles mesures sur les voitures de société – Baromètre de l’emploi des PME novembre 2021
Geert Janssens, économiste en chef d’ETION, et Ruben Lemmens, administrateur délégué de VKW Limburg concluent : « Nos entreprises, et en particulier les PME, ont besoin d’informations synoptiques en vue de l’électrification à venir de leur parc automobile. Il est bon que les grandes entreprises prennent l’initiative, car les petites et moyennes entreprises se retrouvent trop souvent avec des questions pratiques et manquent de solutions toutes faites. Le manque de clarté de la politique énergétique et la vitesse à laquelle l’infrastructure et la capacité de notre réseau se développeront dissuadent de nombreuses PME d’accueillir l’électrification à bras ouverts. »
À propos des chiffres
Ces données sont le résultat du second baromètre des PME realisé par Acerta, en collaboration avec les organisations patronales ETION et VKW Limburg deux fois par an auprès des employeurs PME (moins de 100 travailleurs). 560 PME ont participé à cette seconde édition de l’automne 2021 (du 1er au 15 novembre 2021).
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