Près d’un quart de ruptures de contrats à durée indéterminée en plus au premier semestre 2021 par rapport à 2020
Le marché du travail s’est redressé après le recul lié au coronavirus en 2020 : la mobilité professionnelle est de retour
Bruxelles, le 23 juin 2021 – Au premier semestre 2021, près d’un quart de plus (+22,7 %) de contrats de travail à durée indéterminée ont été rompus qu’en 2020. Il ne s’agit pas tant de licenciements par l’employeur (19 %) que de travailleurs qui ont démissionné ou qui sont partis d’un commun accord (65 %). C’est ce qui ressort d'une analyse de l’entreprise de services RH Acerta. Le nombre de nouveaux contrats de travail a également augmenté de 11,8 % entre janvier et juin. Selon les experts d’Acerta, cette rupture de tendance par rapport à l’année dernière est une bonne nouvelle : une plus grande mobilité professionnelle montre que le marché du travail s’est redressé après le recul lié au coronavirus de l’année dernière. Cela cache toutefois un nouveau défi : les entreprises devront utiliser tous leurs atouts pour conserver ou attirer les travailleurs.
22,7 % de ruptures de contrats à durée indéterminée en plus en 2021
La mobilité professionnelle sur notre marché du travail est de retour après le recul lié au coronavirus en 2020. Au cours du premier semestre 2021, 22,7 % de plus de contrats de travail à durée indéterminée ont été rompus qu’au cours de la même période de l’année précédente. Par conséquent, l’année 2020 a été marquée par très peu de mouvements sur le marché du travail : les travailleurs avaient peur de quitter leur emploi en raison de l’incertitude économique et les entreprises étaient réticentes à embaucher de nouvelles personnes. Même si nous comparons 2021 à 2019, nous constatons toujours une augmentation de 14,4 % des ruptures de contrats à durée indéterminée.
Illustration 1 : Contrats à durée indéterminée rompus, comparaison mois par mois
Plus de démissions que de licenciements
Les ruptures anticipées de contrats à durée indéterminée pourraient être une mauvaise nouvelle s’il s’agissait de licenciements immédiats à l’initiative de l’employeur. Il ressort des chiffres d’Acerta que ce n’est toutefois pas le cas. Bien au contraire : 31,1 % des ruptures ont été effectuées à l’initiative des travailleurs, 34 % d’un commun accord. Dans 19,1 % des cas seulement, les travailleurs ont été licenciés par leur employeur, tandis que les 15,9 % restants sont partis pour d’autres raisons, notamment pour cause de pension.
Illustration 2 : Cause de la rupture des contrats à durée indéterminée, 2021
Amandine Boseret, juriste chez Acerta : « 19,1 % des ruptures de contrat sont une initiative unilatérale des employeurs, c’est-à-dire un licenciement forcé. Ce pourcentage montre que nous n’avons donc pas eu une vague de licenciements massive en raison du coronavirus, vu le peu de différence avec 2019. La prolongation des mesures d’aide liées au coronavirus permet évidemment encore aux employeurs d’adopter une attitude attentiste. Les chiffres indiquent donc une tendance positive : la mobilité professionnelle est de retour et les travailleurs sont convaincus de pouvoir trouver ailleurs un emploi au moins équivalent. »
En outre, 11,8 % de nouveaux contrats à durée indéterminée en plus ont été conclus
Depuis le début de cette année, les travailleurs qui nourrissaient l’idée de changer d’emploi pendant la crise du coronavirus prennent effectivement l’initiative pour travailler ailleurs. Par conséquent, le premier semestre de 2021 a aussi vu une augmentation du nombre de nouveaux contrats à durée indéterminée : + 11,8 % par rapport à la même période de l’année dernière. Par rapport au premier semestre 2019, nous constatons une légère baisse de -6,1 %.
Illustration 3 : Nouveaux contrats à durée indéterminée, comparaison mois par mois, janvier-mai
Amandine Boseret : « La mobilité professionnelle retrouvée a un impact important sur les entreprises. Les entreprises doivent y prêter attention et utiliser leurs atouts pour conserver leurs meilleurs talents ou en attirer de nouveaux. Au cours de l’année écoulée, les travailleurs de nombreux secteurs ont commencé à réfléchir davantage à leur emploi et à leur employeur en termes de sécurité de l’emploi, d’engagement, de perspectives d’avenir, etc. À partir de maintenant, les entreprises devront à nouveau se distinguer sur un marché du travail en pénurie en répondant à ce que leurs collaborateurs ou les travailleurs en général considèrent comme important, par exemple avec un plan de formation et de développement, avec une communication claire et ouverte, avec une politique de rémunération flexible et des options individuelles, le travail à domicile, etc. »
À propos des chiffres
Les données recueillies sont basées sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé, auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises.
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