Plus d’une PME sur deux n’est pas au courant des changements en vigueur depuis le 1er janvier
Meer dan één op twee kmo’s niet op de hoogte van nieuwe wijzigingen sinds 1 januari
Bruxelles, le 12 juillet 2024 – 85 % des PME belges sont favorables à une extension du système des flexi-jobs. Plus de la moitié des petites et moyennes entreprises disent en effet avoir besoin de main-d’œuvre flexible supplémentaire. Le nombre de PME qui ont recours à des travailleurs flexi-job pour réduire les coûts a quant à lui fortement baissé pour atteindre 16 %. Par ailleurs, de nombreuses PME ne sont pas encore familiarisées avec le système des flexi-jobs : plus de la moitié d’entre elles ne connaissent pas les pièges à éviter en termes de législation du travail, ni les secteurs dans lesquels les flexi-jobs sont déjà déployés. C’est ce que révèle le baromètre semestriel des PME réalisé par Acerta, ETION et VKW Limburg, une enquête réalisée auprès de plus de 400 dirigeants de PME.
Les PME belges sont clairement favorables à une extension du système des flexi-jobs. 31,3 % d’entre elles estiment que les flexi-jobs devraient être déployés dans davantage de secteurs. 53,5 % pensent même que le système devrait être étendu à tous les secteurs. Il convient de souligner que seule une PME sur cinq estime que l’augmentation des cotisations patronales ONSS en vigueur depuis le 1er janvier pourrait l’inciter à réduire son recours aux travailleurs flexi-job aujourd’hui (12 %) ou à l’avenir (9 %).
Olivier Marcq, expert juridique du Centre de connaissances Acerta, explique : « Le champ d’application du régime des flexi-jobs a déjà été étendu à plusieurs reprises. La dernière extension du 1er janvier 2024 a d’ailleurs permis le déploiement des flexi-jobs dans le secteur des pompes funèbres et de la logistique, entre autres. Un système d’opt-out a également été ajouté. En d’autres termes, les partenaires sociaux des secteurs concernés par les flexi-jobs peuvent tout de même convenir de ne pas les autoriser dans tout ou partie de leur secteur. Parallèlement, un système d’opt-in a été mis en place pour les secteurs dans lesquels les flexi-jobs ne sont pas encore déployés afin de permettre aux partenaires sociaux de ces secteurs de demander à en bénéficier eux aussi. Depuis 2024, l’opt-in peut avoir lieu sur une base trimestrielle. Dès 2025, il pourra se faire sur une base annuelle. Beaucoup de PME sont convaincues et pensent que le nouveau gouvernement pourra même aller au-delà de ce que prévoit actuellement la loi. »
Illustration 1 : Avis des PME sur l’extension possible du système des flexi-jobs – Baromètre de l’emploi des PME
Les flexi-jobs, une solution flexible
Si les PME souhaitent étendre les flexi-jobs, cela s’explique surtout par la flexibilité du système. En effet, des travailleurs plus flexibles peuvent permettre de faire face aux pics de travail et d’absorber la charge de travail dans les petites et moyennes entreprises. 42 % des PME classent cette raison parmi les trois raisons principales qui les incitent à faire appel à des travailleurs flexi-job. Pouvoir utiliser de la main-d’œuvre uniquement aux moments où elle est vraiment nécessaire est bien sûr également intéressant sur le plan financier. Un peu plus d’une PME sur quatre estime que les « économies de coûts » sont l’une des trois principales raisons de recourir aux flexi-jobs aujourd’hui ou à l’avenir.
Illustration 2 : Quand et pourquoi les PME ont recours aux flexi-jobs (ou souhaiteraient y avoir recours) – Baromètre de l’emploi des PME
Plus de la moitié des PME ont besoin de main-d’œuvre flexible
Plus de la moitié des PME affirment qu’elles éprouvent un réel besoin de travailleurs flexi-job supplémentaires. 33 % des PME déclarent avoir parfois besoin de travailleurs flexi-job pour faire face aux pics de travail, alors que 16 % disent en avoir besoin souvent, voire en permanence pour 6 % d’entre elles. 46 % emploieraient des travailleurs flexi-jobs pour qu’ils effectuent le même travail que leurs collaborateurs fixes, 39 % y auraient recours pour qu’ils absorbent certaines de leurs tâches et 15 % leur confieraient un travail différent. Les PME invoquent la continuité comme principale raison de ne pas opter pour des travailleurs flexi-jobs : Une PME sur quatre (23 %) ne jure que par les collaborateurs fixes.
La moitié des PME ne connaissent pas suffisamment le système
Cependant, les PME sont nombreuses à trouver le système des flexi-jobs encore trop complexe. Plus de la moitié (53 %) ne sont pas (tout à fait) au courant des changements juridiques qui sont entrés en vigueur le 1er janvier. Par ailleurs, 57 % ignorent les conditions d’application exactes qui permettent d’avoir recours à des travailleurs flexi-job.
Olivier Marcq conclut : « Nous sommes partis du principe que ceux qui faisaient déjà appel à des travailleurs flexi-job connaissaient également les conditions spécifiques, ainsi que la législation et l’administration qui s’appliquaient. Il s’avère néanmoins que ce n’est pas non plus le cas, puisque près de la moitié des PME ne maîtrisent pas encore suffisamment le système. Le système d’opt-out, qui est sans doute la plus grande source de confusion, en est un parfait exemple. Il a d’ailleurs permis au secteur des travaux techniques agricoles et horticoles d’exclure les flexi-jobs dès le 1er juillet 2024. Il y a donc encore du pain sur la planche pour informer les employeurs et les tenir au courant du système. »
Illustration 3 : Évaluation par les PME de la complexité (ou non) du système des flexi-jobs – Baromètre de l’emploi des PME
À propos des chiffres
Ces données sont le résultat du baromètre de l’emploi des PME, réalisé deux fois par an par Acerta, en collaboration avec les organisations patronales ETION et VKW Limburg, auprès des employeurs PME (moins de 100 travailleurs). Cette édition de mai 2023 a enregistré la participation de 414 PME.
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