L’emploi 4 % plus élevé qu’avant le coronavirus
Également 7 % de plus d’indépendants débutants par rapport à l’an dernier
Bruxelles, le 9 septembre 2020 – Le système de chômage temporaire pour cause de force majeure en raison de coronavirus a maintenu l’emploi à niveau dans notre pays. Il y a même actuellement 4 % de plus de personnes au travail qu’en février, dernier mois avant le coronavirus. Telle est la conclusion à laquelle est parvenue l’entreprise de services RH Acerta, sur la base d’un échantillon représentatif auprès de 32 000 employeurs. Acerta voit aussi à nouveau plus d’indépendants arriver sur notre marché du travail : en juillet, on a assisté à une augmentation de pas moins de 20 %. Celle-ci est principalement due au nombre d’indépendants débutant à titre complémentaire, mais également à l’impact positif des mesures de soutien du gouvernement.
L’emploi en hausse de 4 % par rapport à février
Les chiffres d’Acerta montrent que l’emploi dans le secteur privé se porte bien actuellement. Le système de « chômage temporaire coronavirus » a donc bien compensé le premier impact de la pandémie sur notre emploi. On assiste même à une petite croissance (+4,2 %) de l’emploi par rapport au dernier mois avant le coronavirus, février 2020. Si nous remontons encore plus loin dans le temps, nous constatons que le taux d’emploi en 2020 est systématiquement supérieur à celui de janvier 2019 (mois pris comme référence par Acerta), même durant les mois de confinement. L’intention du système de chômage temporaire était que les gens puissent rester sous contrat, et c’est donc réussi.
Figure 1 : emploi par mois par rapport à février 2020 (équivalents temps plein) et chômage temporaire coronavirus
Le chômage temporaire a diminué de moitié en juillet
Il semble que le filet de sécurité du chômage temporaire ait derrière lui la pression la plus forte. En juillet 2020, en moyenne 3,3 % du nombre de jours ouvrables étaient encore non prestés pour cause de chômage temporaire coronavirus, soit une réduction de moitié du pourcentage de juin. Et en juin, on avait déjà enregistré une réduction de moitié du chômage temporaire par rapport à mai 2020.
Laura Couchard, conseillère juridique chez Acerta, déclare : « Ce ne sont bien sûr “que” des moyennes, la situation est loin d’être identique pour toutes les entreprises. Et le fait que juillet soit un mois de vacances aura aussi un effet positif sur les chiffres du chômage temporaire. Mais il y a encore beaucoup de travail dans le secteur privé. Cela confirme aussi le retour des étudiants jobistes et des travailleurs flexi-jobs. Nous ne les voyons sur le lieu de travail que lorsque les travailleurs réguliers ont trop à faire. Et ils sont de retour ; en juillet 2020, les étudiants jobistes représentaient à nouveau 6,7 % des équivalents temps plein. Ce n’est pas bien inférieur à leur part de 7,9 % en juillet de l’année précédente. Les flexi-jobs représentent aussi à nouveau 1,1 % du travail. »
L’occupation régulière en juillet presque au niveau d’avant le coronavirus
Si nous retirons des chiffres de l’emploi le chômage temporaire, les jobs étudiants et les flexi-jobs, nous constatons que l’occupation « régulière » (autres travailleurs sous contrat à durée indéterminée et à durée déterminée) arrive en juillet à 97,5 % du taux d’emploi de février 2020, avant le coronavirus. Dans l’industrie manufacturière, certaines entreprises ont même pu tirer parti des défis liés au coronavirus, et l’occupation régulière est même légèrement plus élevée qu’avant le début de la pandémie. Le secteur du non-marchand n’a pas non plus subi un grand impact. Le taux d’emploi y est de 99,3 % par rapport à celui de février.
Figure 2 : Prestations dans le cadre de l’occupation régulière par rapport à février 2020 (équivalents temps plein)
Afflux d’indépendants : 20 % de starters en plus en juin
La crise du coronavirus a également eu un impact sur les indépendants. Au cours des trois premiers mois du premier trimestre de 2020, on a assisté à un afflux d’indépendants plus important qu’au cours des mêmes mois de l’année précédente. Mais en avril et en mai, leur nombre a à nouveau fortement diminué.
Nadine Morren, directrice service à la clientèle Starters et Indépendants Acerta, déclare : « Sur la base des chiffres de juin, nous pouvons conclure que les gens qui avaient des projets de démarrage ont attendu pour franchir le pas, mais n’y ont pas renoncé définitivement. Pour juin 2020, Acerta enregistre 20 % de starters en plus qu’en juin 2019. Les starters n’ont même pas attendu le début d’un nouveau trimestre. Un mois plus tard – en juillet – nous constatons que si le mouvement de rattrapage est terminé, l’augmentation se poursuit, avec +7 % par rapport à juillet 2019. À ce rythme-là, nous nous attendons chez Acerta à égaler le nombre de starters de 2019 à la mi-septembre, puis à le dépasser. »
Quels que soient les chiffres pour 2020, et pas seulement durant les mois du coronavirus, on note parmi les starters un glissement d’activité principale vers activité complémentaire. Un nombre conséquent de « nouveaux » indépendants ne commencent donc pas tout de suite complètement leur existence d’indépendant. Le chômage temporaire coronavirus a aussi permis de démarrer une activité complémentaire, ce qui aura également joué dans les chiffres sur les starters à titre complémentaire. Les secteurs en croissance pour les indépendants à titre principal sont, entre autres, la consultance, le secteur de la construction et les professions libérales. En activité à titre complémentaire, la consultance se porte bien aussi.
Figure 3 : afflux indépendants 2020
L’approche du coronavirus par le droit passerelle augmente la confiance accordée au statut d’indépendant
Nadine Morren déclare : « L’appel à créer ses propres masques a peut-être bien stimulé l’ambition qui sommeillait chez certains de se lancer dans l’indépendance. Ce que nous pouvons affirmer avec certitude, c’est que la façon dont le gouvernement a abordé les défis de l’épidémie de coronavirus a été bénéfique au statut d’indépendant. Les parties intéressées ont vu que le gouvernement pense aussi aux indépendants. Que le filet de sécurité dans ce contexte, sous la forme du droit passerelle, est un filet de sécurité précieux. Cela a assurément redoré le blason du statut d’indépendant et abaissé le seuil pour franchir le pas vers l’indépendance. Le fait que les indépendants aient déjà confirmé dans plusieurs de nos enquêtes être contents de leur choix ne passe peut-être pas non plus inaperçu. Cet aspect aussi commence à jouer en faveur du statut d’indépendant. »
Le fait que le gouvernement n’ait pas encore levé les filets de sécurité liés au coronavirus (par exemple, la prolongation du chômage temporaire coronavirus) et prévoie des scénarios de transition (par exemple, le chômage économique) a pour but de maintenir l’emploi autant que possible à niveau. Jusqu’à présent, nous avons réussi à du moins repousser une partie importante de l’impact négatif du coronavirus sur l’emploi. Nous verrons d’ici quelques mois si nous pouvons gommer complètement cet impact de cette manière.
À propos des chiffres
L’analyse est d’une part basée sur un échantillon représentatif de travailleurs en service auprès de plus de 32 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises. D’autre part, l’analyse est basée sur le nombre d’indépendants débutants qui se sont affiliés à la Caisse d’assurances sociales (CAS) Acerta depuis le 1er janvier 2019.