Le travailleur liégeois se rend au travail en voiture
Toutefois, la part de voitures de société stagne
Bruxelles, le 20 février 2019 – La voiture continue de régner en maître. Plus la distance domicile-lieu de travail est longue et la région vallonnée, plus la voiture est populaire. Dans la province de Liège, ni le vélo ni les transports en commun n’atteignent leurs parts nationales respectives pour les déplacements domicile-lieu de travail. Peut-être que le vélo électrique peut encore gagner du terrain ? Le quatrième baromètre de mobilité du prestataire de services Acerta compare les tendances nationales dans la mobilité avec celles s’appliquant au travailleur liégeois.
Acerta organisait son baromètre de mobilité pour la quatrième année consécutive en 2018 et en voici les conclusions les plus marquantes pour la province de Liège :
- La voiture reste le moyen de transport le plus populaire pour le travailleur liégeois : 93,9 % se rendent régulièrement, voire 93,5 % toujours au travail en voiture.
- 23,2 % des employés liégeois reçoivent une voiture de société qu’ils peuvent également utiliser pour se rendre au travail. Un statu quo par rapport aux années précédentes.
- Dans la province de Liège, les transports en commun connaissent une légère baisse et restent en dessous de la moyenne nationale : 4,5 % d’usagers réguliers contre 8 % au niveau national.
- La popularité nationale du vélo se ressent peu parmi les travailleurs liégeois : 1,6 % se rendent parfois au travail à vélo.
- En 2018, la distance moyenne des déplacements domicile-lieu de travail effectués par un travailleur liégeois reste plus longue que la moyenne et se situe autour des 24 km vs 19 km.
Fig. 1 : évolution des déplacements domicile-lieu de travail dans la province de Liège 2018 versus 2017 – combinaisons comprises
Le travailleur liégeois se rend au travail en voiture
Si, dans le baromètre de mobilité d’Acerta, nous nous penchons sur le nombre de travailleurs liégeois qui utilisent la voiture, au moins en partie ou occasionnellement, nous constatons qu’il correspond à 93,9 % du total de ces travailleurs. La quasi-totalité de la province ne jure donc encore et toujours que par la voiture. « Encore et toujours », parce que sur toute la Belgique, il ne s’agit plus « que » de 3 travailleurs sur 4, dont 65 % empruntent quotidiennement la voiture pour se rendre au travail. Cette part représente donc toujours une vaste majorité, mais connaît tout de même aussi une baisse de 2,5 % par rapport à 2017. C’est différent dans la province de Liège. La popularité de la voiture ne faiblit pas. Le vélo ne sort du garage que très exceptionnellement au lieu de la voiture.
Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult, explique : « Les CEO et directeurs RH nous racontent que leurs travailleurs demandent de plus en plus à avoir leur mot à dire. Les employeurs réagissent à cette demande en prévoyant dans un plan cafétéria la possibilité pour les travailleurs de composer une partie de leur salaire avec d’autres éléments que du liquide. La mobilité représente une partie importante dans la plupart des plans cafétéria. Dans diverses entreprises, des plans cafétéria ne proposant que des solutions de mobilité sont même établis avec la possibilité de prendre une voiture de société de classe inférieure ou supérieure ou celle pour les travailleurs de choisir une voiture mise à leur disposition par l’employeur (les fameuses voitures cafétéria). Une autre option possible dans les plans cafétéria : un vélo de société. Celui-ci peut alors être utilisé par le travailleur pour ses déplacements privés, mais doit également être régulièrement utilisé pour les déplacements domicile-lieu de travail. Peut-être que le vélo électrique pourrait encore gagner du terrain. »
La voiture de société n’est plus forcément l’appât ultime
La voiture est populaire, mais cela vaut également pour la voiture de société mise à la disposition du travailleur par l’employeur. En 2018, 23,2 % des employés liégeois circulaient avec une voiture de société. Il s’agit étonnamment d’un statu quo.
Benoît Caufriez: « Ces dernières années, on constatait en Belgique une augmentation notable du nombre de voitures de société, celui-ci stagne désormais en moyenne et il s’agit là effectivement d’une nouveauté. Les travailleurs d’aujourd’hui possèdent un avis plus critique que leurs prédécesseurs sur la voiture de société. La voiture de société ne représente plus l’avantage par excellence à obtenir au cours de “négociations” relatives aux conditions de salaire et de travail. Il est par exemple plus important aux yeux du travailleur que l’employeur lui laisse la possibilité de compléter lui-même une partie de sa rémunération en fonction de ses besoins spécifiques et la mobilité rentre aussi dans ce cadre. Nous sommes convaincus que, maintenant que le projet de loi relatif au budget de mobilité a été approuvé au Parlement, les travailleurs entrant potentiellement en ligne de compte pour une voiture de société demanderont à leur employeur de convertir cette possibilité en un budget de mobilité avec lequel ils pourront eux-mêmes organiser leur mobilité de la manière qui répond le mieux à leurs besoins. »
Trains, trams et bus n’y déploient pas leur potentiel
En Belgique, la part des transports en commun dans les déplacements domicile-lieu de travail reste limitée, sauf dans la capitale, avec en moyenne 8 % d’usagers réguliers, soit une légère hausse. Celle-ci ne se remarque toutefois pas partout. Transports en commun et navetteurs se retrouvent probablement le plus fréquemment dans les régions où l’offre est la mieux élaborée. Dans la province de Liège, en 2018, 4,5 % des travailleurs liégeois ont de temps à autre pris le train, le tram ou le bus. Benoît Caufriez explique : « En Belgique, nous notons en moyenne 8 % d’usagers, mais dans la réalité, les transports en commun touchent bien plus de Belges occupés. Notre baromètre Acerta ne reprend en effet pas les données du secteur public. Les travailleurs de la fonction publique représentent pourtant une très grande majorité des voyageurs en train et bus pour leurs déplacements domicile-lieu de travail. »
Fig. 2 : répartition des différentes solutions de mobilité dans la province de Liège (2018)
24 km par monts et collines
Les chiffres nationaux mentionnent également une popularité toujours en hausse du vélo, depuis 2011 et une nouvelle fois en 2018, comme il ressort du baromètre de mobilité d’Acerta. En 2018, 26,4 % des travailleurs belges, donc un sur 4, ont régulièrement enfourché leur vélo. Cependant, un facteur déterminant pour ces chiffres réside manifestement dans les paysages plats de la Flandre. En Wallonie, le vélo s’impose beaucoup moins comme une évidence. Seul 1,5 % des travailleurs liégeois optent parfois pour le vélo, un pourcentage et une augmentation qui restent négligeables.
La province de Liège est par ailleurs vallonnée. De plus, le travailleur liégeois moyen habite également plus loin de son travail que la moyenne nationale : 24 km contre la moyenne de 19 km. Les distances moyennes sont restées pratiquement les mêmes au fil des années.
Benoît Caufriez explique : « À l’heure actuelle, il y a de nombreuses offres d’emploi, ce qui peut davantage inciter les travailleurs indécis à changer d’emploi. Cette réalité n’a toutefois pas entraîné des changements d’emploi en masse afin d’en trouver un plus proche du domicile. La distance entre le domicile et le lieu de travail reste dès lors quasi inchangée. De plus, les 200 000 travailleurs ayant fait leur entrée sur le marché de l’emploi l’année passée n’ont manifestement eu aucun impact sur la distance domicile-lieu de travail moyenne. Comme les distances sont de plus en plus faisables à vélo, grâce à des vélos (électriques) plus rapides ainsi qu’à de meilleures pistes cyclables, il ne serait pas étonnant de voir le vélo (de société) gagner du terrain. »
À propos de l’étude
Les données récoltées se basent sur les données salariales réelles de travailleurs en service auprès de plus de 45.000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises. Les données ont été recueillies via le Baromètre de la mobilité Acerta entre 2017 et 2018, et donnent un rendu représentatif de la population active belge. Acerta exécute des mesures sur base trimestrielle.
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Veuillez contacter Acerta – Sylva De Craecker