L’âge moyen sur le marché de l’emploi belge n’a jamais été aussi bas qu’aujourd’hui
De moins en moins de travailleurs de 50 ans et plus, mais étonnamment plus de jeunes de moins de 35 ans dans la population occupée
Bruxelles, le 25 novembre 2022 – Ces dix dernières années, les travailleurs sur le marché de l’emploi belge n’ont jamais été aussi jeunes qu’aujourd’hui. L’âge moyen a baissé à 38,9 ans cette année. Le nombre de travailleurs de 50 ans et plus sur le marché de l’emploi a diminué de 35 % au cours des cinq dernières années, tandis que le nombre de travailleurs entre 18 et 35 ans a augmenté de 44,5 %. C’est ce qu’il ressort d’une analyse de l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données réelles de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 40 000 entreprises belges. « Il importe que les entreprises tiennent compte des besoins et des attentes (modifiés) des jeunes sur le marché de l’emploi si elles veulent remporter la guerre des talents », selon Acerta.
Le travailleur sur le marché de l’emploi belge a 38,9 ans en moyenne
Il y a cinq ans, l’âge moyen des travailleurs ayant un contrat fixe dans le secteur privé en Belgique s’élevait à 43,4 ans. Ces dernières années, cet âge moyen a systématiquement diminué. Et cette année, nous avons atteint le point le plus bas en cinq ans : l’âge moyen du travailleur belge est de 38,9 ans. Par rapport à l’année dernière, il s’agit d’une baisse d’un peu plus d’un an.
Illustration 1 : âge moyen du travailleur dans le secteur privé belge + évolution 2013-2022
L’impact du vieillissement de la population sur le marché de l’emploi alimente les discussions depuis des décennies. Ces chiffres montrent que le flux de départ des travailleurs plus âgés accélère vraiment. Le rajeunissement de la population occupée cache un autre défi d’après Acerta.
Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult : « La pyramide des âges de la population générale belge a une base étroite : il y a moins de jeunes de moins de 25 ans que de personnes dans les catégories d’âge supérieures. Cela signifie que les jeunes seront trop peu nombreux plus tard sur le marché de l’emploi pour pouvoir supporter le coût du groupe à la pension. La migration de la main-d’œuvre fera partie de la solution – actuellement, quelque 15 % du marché de l’emploi belge sont d’origine étrangère. Cependant, cela implique que la population dans les entreprises se diversifie et qu’un réel travail d’inclusion doit être réalisé. L’emploi durable de personnes représente une autre partie de la solution, en accordant autant d’attention à leurs talents qu’à leur capacité d’adaptation. Il s’agit là de véritables défis pour bon nombre d’entreprises. »
Quatre travailleurs sur dix ont 35 ans ou moins
Malgré le rajeunissement systématique de notre marché de l’emploi, le groupe des travailleurs entre 35 et 50 ans détenait la plus grande part jusqu’en 2020. Ce n’est plus le cas depuis l’année dernière : pour la première fois, les travailleurs âgés de 18 à 35 ans représentent le groupe majeur (42 %). Leur part a augmenté de pas moins de 44,54 % au cours des cinq dernières années.
Les 35-49 ans équivalent désormais à 36,9 % de la population occupée, tandis que les travailleurs de 50 ans et plus correspondent encore à 21,1 %. La part de ce dernier groupe a baissé de 35,2 % ces cinq dernières années.
Illustration 2 : répartition des catégories d’âge + évolution 2017-2022
Benoît Caufriez ajoute : « Les entreprises sont désormais confrontées au grand défi d’être et de rester un employeur attrayant pour les jeunes. Les jeunes travailleurs ont certes moins d’expérience, mais leurs exigences et leurs attentes sont toujours élevées. Simultanément, le rendement des talents pour les entreprises ne cesse de gagner en importance – les crises actuelles qui mettent la pression sur la rentabilité des entreprises ne font que renforcer cet aspect. Nous déconseillons aux employeurs d’offrir un salaire élevé qui ne correspond pas à leur politique salariale générale pour attirer les jeunes. Mener une politique salariale équitable et transparente associée à un accent sur les carrières durables à partir des talents et de l’adaptabilité cités précédemment est une démarche plus durable. Cela signifie : un plan de carrière avec des perspectives claires à long terme, avec un bon encadrement et des possibilités de développement et de formation. »
À propos des chiffres
Les données recueillies se basent sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs occupés auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.
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