L’absentéisme au sein des entreprises belges atteint son plus haut niveau en 5 ans
Bruxelles, le 17 janvier 2022 – En 2021, les travailleurs des entreprises belges ont plus que jamais été absents au travail en raison de maladies de courte durée, ce qui correspond à une maladie de moins d’un mois. Près de 2,5 % des heures ouvrables n’ont pas été prestées en raison de maladies de courte durée, soit le taux le plus élevé des cinq dernières années. Les travailleurs ayant l’âge d’avoir des enfants scolarisés et les ouvriers sont ceux qui sont le plus souvent restés chez eux pour cause de maladie. Autre élément frappant : dans le domaine des soins de santé, l’absentéisme en 2021 a été moins important qu’en 2020, même si les collaborateurs malades de ce secteur restent plus souvent à la maison pendant la pandémie que ceux d’autres branches. Ce sont les principales constatations d’une enquête de l’entreprise de services RH Acerta sur la base des données de 260 000 travailleurs. Un conseil pour les entreprises en 2022 : établissez un plan clair qui répertorie les fonctions vitales de l’entreprise tout en proposant des solutions, et abordez de manière proactive le bien-être psychologique de vos collaborateurs.
Vague d’absence au travail
L’absentéisme de courte durée au travail – les absences de moins d’un mois – est reparti à la hausse ces derniers mois en raison de la quatrième vague de coronavirus et du variant Omicron. En novembre et décembre 2021, les chiffres en matière d’absentéisme étaient environ 50 % plus élevés qu’à la même période en 2020 et plus de 15 % plus élevés par rapport à 2019.
Cependant, nous avons constaté de nombreuses absences au travail pour cause de maladie à d’autres moments qu’au cours des derniers mois de l’année passée. Sur l’ensemble de l’année 2021, nous avons assisté à une vague d’absences sans précédent. En moyenne, 2,49 % des heures ouvrables n’ont pas été prestées dans le secteur privé l’année dernière en raison de l’absentéisme de courte durée. Cela équivaut à une moyenne de 6,5 jours de maladie par travailleur. Au cours des cinq dernières années, ces chiffres n’ont jamais atteint un tel pic. À titre de comparaison, en 2020, le taux d’absentéisme s’élevait à 2,2 % - un nombre remarquablement bas en raison des confinements - et à 2,37 % en 2019. Les absences de plus d’un mois ne sont pas incluses dans ces chiffres.
Illustration 1 : Évolution de l’absentéisme de courte durée 2019, 2020 et 2021
Plus de travailleurs malades, surtout dans les familles comptant des enfants scolarisés
En 2021, 12 % de l’ensemble des travailleurs ont été malades au moins un jour. Ce nombre est lui aussi remarquablement plus haut que lors des deux dernières années, où ces pourcentages atteignaient 8,7 (2020) et 9,6 % (2019). Le taux d’absentéisme le plus élevé a été enregistré chez les travailleurs âgés de 30 à 44 ans. Ils ont été absents pendant 2,7 % des heures ouvrables pour cause de maladie, alors que la moyenne pour tous les âges était de 2,49 %. Cela n’a rien d’illogique, car ils font souvent partie d’une famille comptant des enfants scolarisés qui ont davantage de contacts.
L’absentéisme de courte durée est plus fréquent chez les ouvriers que chez les employés : 2,94 % des heures ouvrables n’ont pas été prestées pour cause d’absentéisme de courte durée pour les ouvriers, contre 2,16 % pour les employés.
Laura Couchard, conseillère juridique chez Acerta Consult déclare : « Les chiffres très élevés en matière d’absentéisme de courte durée que nous constatons pour l’année 2021 sont extrêmement frappants, mais pas totalement illogiques. La plupart des secteurs étaient entièrement ouverts – contrairement à 2020 – et les chiffres du coronavirus présentaient de forts pics. Les différentes vagues de coronavirus se traduisent également par des vagues d’absences au travail. Ce sont surtout les parents d’enfants scolarisés qui restent plus souvent à la maison pour cause de maladie, car ils sont en moyenne exposés à davantage de contacts avec des personnes extérieures à la famille. Et comme les ouvriers sont moins en mesure de travailler à domicile que les employés et souvent moins en mesure de garder leurs distances au travail, ils étaient également plus susceptibles de s’absenter du travail pour cause de maladie. »
L’absentéisme diminue dans le secteur des soins de santé, mais reste important
Dans ce secteur, qui est le plus touché par la pandémie, l’absentéisme a - de manière assez surprenante - légèrement diminué au cours de l’année écoulée, passant de 2,82 % en 2020 à 2,75 % en 2021. Cela correspond à une moyenne de 7,12 jours d’absence au travail en 2021 en raison de maladies de courte durée pour un collaborateur du secteur des soins de santé. Néanmoins, l’absentéisme moyen dans le secteur des soins de santé reste nettement supérieur à celui des autres années et à la moyenne de l’ensemble des secteurs. L’absentéisme dans le secteur des soins de santé a systématiquement atteint des pics sans précédent, supérieurs à 3 %, surtout au cours des derniers mois.
Illustration 2 : Évolution de l’absentéisme de courte durée dans les SOINS DE SANTÉ, 2019, 2020 et 2021, mensuel
Laura Couchard conclut : « Le moins que l’on puisse dire des soins de santé est que ce secteur a ressenti l’impact du covid plus que tout autre secteur. Qui dit augmentation de la charge de travail pour le personnel, dit aussi hausse de la pression psychosociale. Ajoutez à cela le fait que le personnel soignant est inévitablement en contact avec des personnes malades, ce qui entraînait et entraîne un fort taux d’absence pour maladie. Dans ce secteur, le travail à domicile n’est - dans la plupart des cas - pas possible non plus, ce qui cause un plus grand nombre d’absences sur le lieu de travail. »
« Cartographier les principes vitaux de l’entreprise »
L’année 2022 sera une nouvelle fois marquée par le coronavirus. Les chiffres des derniers mois de 2021, avec des pourcentages d’absentéisme de courte durée en hausse, indiquent que les entreprises devront être vigilantes cette année encore afin de garantir une continuité suffisante sur le lieu de travail (à domicile) au cas où le personnel tomberait malade ou ne pourrait pas travailler pour cause de quarantaine. Acerta conseille aux entreprises d’établir un plan de continuité. Celui-ci répertoriera les principes vitaux ou les parties vitales d’une entreprise et des solutions seront appliquées lorsque le fonctionnement normal sera menacé. En outre, il reste crucial de s’appuyer sur les mesures de prévention sur le lieu de travail, telles que le port du masque, la distanciation sociale et une ventilation suffisante afin de minimiser le nombre de contaminations, mais il est aussi essentiel d’aborder le bien-être psychologique de vos collaborateurs de manière proactive afin d’éviter des absences pour maladie. Le dirigeant joue un rôle important sur ce point : il fait en sorte de répondre aux principes de base d’autonomie, d’implication et de compétence qui créent un bon environnement de travail.
À propos des chiffres
Les données recueillies se basent sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises.
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