Dans le Hainaut, 9 travailleurs sur 10 se rendent au travail en voiture
Les transports en commun et le vélo ne concernent chacun qu’un travailleur sur 20
Bruxelles, le 24 mars 2021 – En 2020, lorsque nous nous sommes rendus sur notre lieu de travail, nous l’avons fait en voiture dans 93,6 % des cas dans la province du Hainaut. 5,3 % des travailleurs hennuyers dépendent des transports en commun pour se rendre au travail, et 5,3 % ont recours au vélo. Le vélo reste donc bien en dessous de la moyenne nationale de 33 % des travailleurs qui l’utilisent régulièrement. Dans le Hainaut, la voiture reste le moyen de transport par excellence. Un employé belge sur cinq dispose d’une voiture de société, soit 5,5 % de plus qu’en 2019. Ces chiffres ressortent de la cinquième édition du baromètre de mobilité annuel de l’entreprise de services RH Acerta. « La voiture reste en tête malgré le coronavirus. Ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle, car même après le coronavirus, nous parcourrons moins de kilomètres pour nos trajets domicile-lieu de travail grâce au succès du télétravail », explique Michaël Zahlen d’Acerta.
La voiture reste en tête en Wallonie
Dans le Hainaut, 89,7 % des travailleurs se rendent toujours au travail en voiture, soit près de 50 % de plus que la moyenne nationale de 60 %. Les déplacements domicile-lieu de travail dans cette province ont été réalisés pour 93,6 % avec la voiture privée ou la voiture de société (au moins en partie) ; pour l’ensemble de la Belgique, il s’agit de 78,3 % en 2020, contre 77,5 % des déplacements en 2019. . Par ailleurs, la voiture est plus populaire dans les provinces wallonnes qu’en Flandre. Elle reste la championne pour les déplacements domicile-lieu de travail.
Un employé belge du secteur privé sur 5 dispose (toujours) d’une voiture de société. C’est 5,5 % de plus qu’en 2019 et 25 % de plus qu’il y a cinq ans. L’augmentation du nombre d’employés possédant une voiture de société se poursuit donc malgré le coronavirus, ou plutôt grâce à lui.
Michaël Zahlen, Legal Consultant chez Acerta : « Bien sûr, le télétravail massif a diminué considérablement le nombre de kilomètres parcourus par les Belges pour se rendre au travail et en revenir. L’application du télétravail évoluera progressivement cette année et nous passerons à un modèle hybride dans lequel nous alternerons le travail à domicile et le travail au bureau. Pour beaucoup de ces déplacements, les travailleurs continueront à utiliser la voiture (de société), en association ou non avec un autre moyen de transport. Et ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Si, à l’avenir, nous ne nous rendons plus au travail que deux jours par semaine au lieu de cinq, le nombre de kilomètres parcourus pour les trajets domicile-lieu de travail diminuera drastiquement. Le coronavirus a donc ainsi rendu l’usage de la voiture plus durable. De plus, les voitures ont tendance à être de plus en plus petites et écologiques. Je plaide donc pour ne pas interdire la voiture (de société) tout de suite, mais pour une révision de son association automatique avec une certaine fonction de l’entreprise. Il conviendrait ainsi de sortir la voiture de société du package salarial standard et d’allouer un budget aux travailleurs pour leur permettre d’en choisir eux-mêmes le contenu. »
Figure 1 : Hainaut : évolution des déplacements domicile-lieu de travail 2020 par rapport à 2019 – combinaisons comprises
33,3 % des déplacements domicile-lieu de travail à vélo en Belgique, contre 5,3 % dans le Hainaut
Sur le plan national, le vélo remporte le baromètre de mobilité de 2020, avec une croissance de pas moins de 9,1 % en comparaison avec l’année précédente. De plus en plus de Belges découvrent chaque année les avantages du vélo pour aller travailler. En 2020 aussi, ce deux-roues a gagné en popularité grâce au coronavirus : en Belgique, 1 travailleur sur 3 précisément (33,3 %) a effectué ses déplacements domicile-lieu de travail à vélo. Cependant, cette tendance ne se reflète pas du tout dans le Hainaut, où le vélo concerne à peine 5,3 % des travailleurs. Et le pourcentage de travailleurs qui optent exclusivement pour le vélo est infime : 1,7 %.
Et Michaël Zahlen de commenter : « Même si le vélo fait désormais partie intégrante de nos modes de transport, il n’est certainement pas aussi populaire partout. C’est pourtant un moyen de transport flexible et écologique et grâce aux vélos électriques, les travailleurs peuvent désormais aussi parcourir de plus longues distances. La popularité du vélo peut en partie s’expliquer par le fait que les gouvernements ont ouvert la voie au vélo ces dernières années au sens propre comme au figuré, avec la création de cyclostrades et de meilleures pistes cyclables pour accroître le confort des cyclistes. Mais ce n’est clairement pas le cas partout et/ou pas avec le même effet. »
Dans le Hainaut, le vélo n’est pas non plus utilisé en combinaison avec la voiture pour effectuer une partie des déplacements domicile-lieu de travail, alors que c’est le cas ailleurs : en 2020, 17,2 % des travailleurs belges ont combiné régulièrement voiture et vélo, contre seulement 3,4 % dans le Hainaut.
L’indemnité vélo a tout de même le vent en poupe
L’indemnité vélo pourra-t-elle peut-être aider le vélo à gagner en popularité ? Un travailleur belge sur cinq bénéficie déjà d’une indemnité vélo fiscalement avantageuse au kilomètre parcouru. Le nombre d’indemnités vélo a augmenté de pas moins de 60 % en cinq ans : de 12,5 % en 2015 à 20 % en 2020.
Michaël Zahlen : « L’indemnité vélo fait baisser le seuil de leasing d’un vélo via l’employeur. L’employeur n’est toutefois pas obligé d’octroyer une indemnité vélo au kilomètre parcouru, sauf quand la commission paritaire l’impose. C’est par exemple le cas de la commission paritaire 200 relative aux employés. Grâce à cette indemnité, les travailleurs récupèrent rapidement le coût de leasing d’un vélo électrique. »
Figure 2 : Hainaut : répartition des différentes solutions de mobilité (2020)
Un travailleur hennuyer sur 20 prend les transports en commun
Au niveau national, les grands perdants de cette étude annuelle d’Acerta sur la mobilité sont les transports en commun. 8,1 % des travailleurs belges issus du secteur privé prennent parfois le train, le tram et/ou le bus et 6 % le font toujours. Il s’agit dans les deux cas d’une diminution par rapport à l’année précédente. Les chiffres relatifs au rôle des transports en commun sont encore moins favorables pour le Hainaut. Seul un travailleur sur 20 (5,3 %) va travailler en transports en commun et 4,6 % effectuent toujours tous les déplacements domicile-lieu de travail en bus, train ou tram.
Michaël Zahlen conclut : « La moyenne nationale masque bien entendu les différences quant à la localisation de l’entreprise et aux horaires de travail, mais toujours est-il que les travailleurs qui dépendent des transports en commun sont peu nombreux en Belgique. La pandémie a modifié les modes de déplacement de certaines personnes. Pourtant, cette diminution reste assez limitée dans les chiffres nationaux. Cela s’explique par le fait que les abonnements aux transports en commun sont souvent valables une année entière. Ces abonnements ont certainement été bien moins utilisés en 2020 que les autres années. Les efforts fournis pour rendre les transports en commun plus attrayants pour les trajets domicile-lieu de travail ont été sévèrement mis à mal par le coronavirus. »
Voici un dernier chiffre issu du baromètre : le Belge habite en moyenne à un peu moins de 20 km de son lieu de travail. C’est dans le Hainaut qu’il habite le plus loin, soit 28,5 km. Si cette distance augmente légèrement chaque année sur le plan national, elle a baissé par rapport à l’année précédente dans la province du Hainaut. Nous découvrirons probablement au cours de ces prochaines années quelle sera l’influence du coronavirus, et du télétravail massif, sur cette distance.
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