Déplacements domicile-lieu de travail dans le Hainaut

• Si la voiture de société était encore au point mort en 2018, 2019 a vu une légère hausse des employés hennuyers qui bénéficiaient d’une voiture de société, à savoir 22,0 % contre 20,6 % des employés.
• Pour les déplacements vers le travail, le travailleur belge du secteur privé continue d'opter principalement pour la voiture. Dans le Hainaut, 89,9 % se rendent même toujours au travail en voiture.
• Le pourcentage de travailleurs qui privilégient le vélo reste une minorité dans la province avec 5,2 %, ce qui représente malgré tout une multiplication par deux. Par ailleurs, le vélo n’atteint nulle part en Wallonie la popularité dont il jouit en Flandre.
• La part des transports en commun dans le Hainaut a encore baissé de 5,3 % à 4,7 % en 2019.
• Cette année toujours, la distance moyenne parcourue par un travailleur hennuyer entre son domicile et son lieu de travail avoisine les 29 km, mais augmente quelque peu au fil des années. 

^{Figure 1 : évolution des déplacements domicile-lieu de travail 2019 versus 2018 pour le Hainaut – combinaisons incluses​}

La voiture reste haut la main le moyen de transport le plus populaire pour les déplacements domicile-lieu de travail dans le Hainaut. Le pourcentage de travailleurs ayant utilisé la voiture pour une partie du trajet au moins en 2019 s’élevait à 93,6 %. Et 89,9 % se rendent quotidiennement au travail en voiture. Ces taux dépassent largement les moyennes nationales de respectivement 77,5 % et 61,6 % qui utilisent (toujours) la voiture. Pourtant, les chiffres pour le Hainaut ont légèrement baissé pour la deuxième année consécutive.

La popularité de la voiture est évidemment liée à celle de la voiture de société, qui a légèrement augmenté à nouveau en 2019 : si 20,9 % des employés hennuyers circulaient en voiture de société en 2018, ils étaient 22,0 % en 2019. Lucie Coulon, directrice de bureau à Charleroi, explique : « Lors de l’édition précédente de notre baromètre de mobilité, la nouvelle était la stagnation de la popularité de la voiture de société. En 2019, le nombre croît cependant à nouveau. L’augmentation a principalement lieu chez les employées qui bénéficient encore toujours moins souvent d’une voiture de société que leurs collègues masculins. Le pourcentage d’employées belges dotées d’une voiture de société a augmenté de 8,5 % en 2019. En 2019, 11,5 % des employées bénéficiaient d’une voiture de société. On a beau dire, la voiture de société n’est peut-être plus l’élément salarial ultime, mais elle ne peut pas être ignorée. Et ce n’est peut-être pas nécessaire si les voitures deviennent plus écologiques et que les travailleurs continuent à opter consciemment pour les combinaisons. En 2019, nous avons également vu que les alternatives proposées par le gouvernement sous la forme d’une allocation de mobilité (qui a depuis été déclarée inconstitutionnelle) et le budget mobilité ne sont pas encore une réussite. »

En 2019, 5,2 % des travailleurs hennuyers optaient régulièrement pour le vélo. Il s’agit d’une minorité, et le vélo ne remporte nulle part en Wallonie une popularité digne de celle dont il jouit en Flandre. La distance qu’un travailleur wallon parcourt pour aller travailler est quelque peu plus élevée que la moyenne de 19 km et le trajet est aussi plus vallonné, ce qui joue peut-être un rôle. Pourtant, ces 5,2 % représentent une multiplication par deux par rapport aux 2,4 % des travailleurs qui se sont régulièrement rendus au travail à vélo en 2018.  Lucie Coulon : « Nous constatons qu’entre-temps, le vélo de société (électrique) est souvent proposé comme option dans les plans cafétéria offerts par les entreprises à leur personnel. Le plan cafétéria permet aux travailleurs d’adapter leur rémunération à leurs besoins en y consacrant une partie de leur salaire futur. La mobilité constitue généralement un élément clé dans ces plans. En outre, certaines entreprises offrent (en dehors du cadre d’un vaste plan cafétéria) à leurs ouvriers et employés la possibilité d’échanger une partie de leur salaire futur contre la mise à disposition d’un vélo de société (électrique). La combinaison des modes de mobilité est également stimulée par le gouvernement, entre autres en investissant dans une infrastructure plus sûre et plus étendue. »

En 2018 déjà, le baromètre de mobilité d’Acerta soulignait déjà le lien entre l’offre et l’utilisation des transports en commun. Le train, le tram ou le bus n'ont jamais constitué un moyen de transport populaire dans le Hainaut, et cela ne change pas en 2019.  La part d’Hennuyers qui comptent sur les transports en commun pour se rendre au travail s’élevait à seulement 4,7 % en 2019, soit une baisse par rapport aux 5,3 % de 2018. Cette moyenne cache évidemment de grandes différences. Dans une entreprise ayant une bonne offre de transports en commun et où les heures de bureau normales s’appliquent par exemple, l’utilisation des transports en commun représentera une part beaucoup plus importante que dans les entreprises difficilement accessibles et/ou les entreprises qui pratiquent un système d’équipes en continu. 

^{Figure 2 : répartition des différentes solutions de mobilité pour le Hainaut (2019)​}

Les Hennuyers travaillent encore à 29,2 km en moyenne de leur domicile. Cette moyenne ne semble pas évoluer de façon spectaculaire. Il y a cinq ans (2014), le travailleur du Hainaut vivait en moyenne à 28,3 km de son travail. La distance moyenne augmente donc chaque année de quelques mètres. Et Lucie Coulon de conclure : « En 2018 et 2019, nous avons constaté une croissance importante de l’occupation.  Cette croissance n’a pas non plus eu d’influence notable sur la distance parcourue par les travailleurs entre leur domicile et leur lieu de travail. De plus en plus de travailleurs ont la possibilité de travailler régulièrement depuis leur domicile ou peuvent adapter un peu leur horaire de travail.  Cela leur permet également d’éviter les embouteillages. En conséquence, la distance entre le domicile et le lieu de travail est interprétée de manière différente, plus relative, pour ces travailleurs. Les employeurs qui sont en mesure de permettre à leurs travailleurs d’être moins dépendants du temps et du lieu de travail en récolteront les fruits, car ils seront plus attrayants pour leurs travailleurs actuels et pour les candidats. Leurs forces de rétention et de recrutement ne s’en porteront que mieux. »

^{À propos de l’étude}

^{Les données recueillies sont basées sur les données salariales réelles des travailleurs en service auprès de plus de 40 000 employeurs issus du secteur privé, auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises. Les données ont été recueillies via le Baromètre de mobilité ACERTA entre 2018 et 2019, et donnent un rendu représentatif de la population active belge. ACERTA exécute des mesures sur base trimestrielle.}