6 entreprises sur 10 feront des économies en 2023
Acerta : Le soutien ne doit pas limiter à des éléments financiers
Bruxelles, le 21 décembre 2022 – Dans notre pays, une entreprise sur trois ne sait pas encore si elle fera des économies l’année prochaine. Les entreprises qui économiseront en 2023 (6 sur 10) le feront principalement sur les coûts énergétiques (4 sur 10). En outre, près d’une entreprise sur cinq déclare qu’elle portera un regard critique sur les frais du personnel l’année prochaine. C’est ce qui ressort d’une enquête du prestataire de services RH auprès de 1200 employeurs. Il convient de noter que la moitié des entreprises interrogées ne savent pas encore si elles apporteront un soutien financier supplémentaire à leurs collaborateurs en temps de crise. Acerta souligne que le soutien structurel via l’indexation des salaires, la facture d’énergie élevée et les modalités de la norme salariale laissent peu de marge aux employeurs pour soutenir leurs collaborateurs en cette période de crise. Mais l’aide ne doit pas se limiter à des avantages financiers.
Une entreprise sur 3 reste indécise quant aux économies sur les charges d’exploitation
Les employeurs belges sont attentifs aux annonces des perspectives économiques, mais les réactions diffèrent. Un employeur sur 3 ne sait pas encore s’il fera des économies. D’autres entreprises le font toutefois déjà : 4 employeurs sur 10 (41 %) examinent de près les coûts énergétiques et près d’un sur 5 (18 %) porte (également) un regard critique sur les frais de personnel. La part d’employeurs qui ne se préoccupent pas de savoir où ils peuvent réduire les charges d’exploitation représente une minorité, avec 14 %.
Illustration 1 : les entreprises belges concernant les charges d’exploitation (plusieurs réponses possibles)
Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult, explique : « Compte tenu de la hausse des coûts de l’énergie et de l’inflation, il est logique de porter un regard encore plus critique sur les coûts de l’énergie et du personnel. Ces deux aspects peuvent aussi aller de pair, par exemple en réduisant (davantage) les kilomètres parcourus et/ou en prévoyant plus de travail à domicile. Au travail, comme chez beaucoup de personnes, le thermostat est réglé quelques degrés plus bas, à 20 ou 19 °C. Les entreprises qui réalisent des économies réorganisent aussi l’espace de travail en vue d’une meilleure efficacité énergétique. L’énergie n’est pas (plus) un sujet sur lequel les employeurs doivent sensibiliser leurs travailleurs : tout le monde est devenu plus sensible au gaspillage énergétique aujourd’hui. »
Une entreprise sur 2 reste indécise quant à une éventuelle aide supplémentaire aux collaborateurs
Les employeurs soutiendront-ils aussi davantage leurs collaborateurs afin de faire face au contexte économique ? Ils font souvent preuve de prudence dans leur réponse : la moitié (48 %) « ne sait pas », et 4 sur 10 affirment ne pas avoir l’intention de le faire.
Illustration 2 : les entreprises belges sur un soutien supplémentaire aux collaborateurs
Seuls 2,88 % des travailleurs au chômage temporaire en novembre
Le prestataire de services RH Acerta constate que, dans la pratique, les employeurs n’utilisent pas massivement le régime spécial de chômage temporaire. À peine 2,9 % des travailleurs y ont recours aujourd’hui (novembre 2022). Seule une fraction d’entre eux (15 %) concerne le chômage temporaire spécifiquement dans le cadre de la crise énergétique.
Benoît Caufriez d’Acerta Consult : « Le fait que les conditions soient plus strictes (les entreprises doivent étayer leur demande à l’aide de chiffres sur la consommation d’énergie et/ou les investissements énergétiques) jouera un rôle. Mais il nous semble aussi que cela fait moins de bruit à présent. Même si les questions commencent à arriver. L’évolution de la situation dépendra de l’évolution des prix de l’énergie (ou des perspectives). Sans oublier non plus que les entreprises qui en ont besoin peuvent toujours faire appel au chômage économique ordinaire, bien entendu. »
Un soutien pas seulement financier pour les collaborateurs
Enfin, Acerta souligne que le soutien structurel via l’indexation des salaires, la facture d’énergie élevée et les modalités de la norme salariale laissent peu de marge aux employeurs pour soutenir leurs collaborateurs en cette période de crise. Mais l’aide ne doit pas se limiter à des avantages financiers, selon le prestataire de services RH.
Et Benoît Caufriez de conclure : « Investir dans le bien-être mental de votre collaborateur représente aussi une mesure d’aide. Continuer à miser sur le bien-être, la croissance personnelle, l’autonomie de votre collaborateur... C’est également crucial malgré la crise. Les 40 % d’employeurs qui déclarent ne prendre aucune initiative (financière) prévoient peut-être ce type d’aide ? Et les 48 % d’indécis ont peut-être besoin d’un peu plus d’inspiration ? Car si les travailleurs accordent évidemment de l’importance à l’argent, surtout en période de récession, il est tout aussi essentiel de favoriser la motivation et la résilience des travailleurs, certainement en période d’incertitude. »
À propos des chiffres
Les données recueillies sont le résultat d’une enquête semestrielle menée par Acerta, sur différents thèmes, auprès d’employeurs du secteur privé dont font partie tant des PME que de grandes entreprises. L’enquête s’est déroulée du 13 octobre au 17 novembre et 1200 personnes y ont participé.
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